
21 Oct 19 Lispector – ‘Small Town Graffiti’
Album / Teenage Menopause / 11.10.2019
Indie pop
Groupe d’une personne, Lispector propose un univers pop home-made foisonnant, érigé par non moins de 26 albums, EPs, splits, et démos depuis le milieu des années 90. De la profusion de ces chansons, tout comme par leur aspect autoproduit et à la marge, on pourrait aussi déceler chez Julie Magrat un penchant pour l’art brut.
La musique est résolument pop, pour ne pas dire poppy, à l’image des illustrations de Sylvain Havec qui en a dessiné l’artwork enfantin, sucré, et rassurant, avec l’agitation sous-jacente que peut cacher ce triple qualificatif. Small Town Graffiti, qui ouvre l’album, a la mélodie entêtante d’un dimanche après midi fait d’averses et d’éclaircies, le casque vissé sur les oreilles, et invite aux ballades urbaines solitaires.
L’univers de Lispector est chargé de références, depuis le nom du groupe, hommage à l’écrivaine Clarice Lispector, en passant par le cinéma français, sur le très beau Huppert. Pas étonnant aussi que les titres évoquent, ça et là, le paysage musical de Lispector, fait d’influences aussi larges que celles des américains de Alessi Brothers (la reprise Seabird), de David Bowie (la ligne de basse de Nothing To Believe In a des accents du Sound And Vision de l’album Low), ou encore de Black Box Recorder (The Actress In The Background).
La principale différence avec les précédents efforts de la musicienne bordelaise tient à l’enregistrement, moins marqué DIY, plus propre, et peut être plus calibré que précédemment. Huppert et Astrologie Sidérale, tous deux chantés en français, ont droit à une version karaoké en vidéo, comme pour ironiser sur leur liens de parenté avec une variété française désuète dont Lispector semble s’amuser avec une pointe de nostalgie. Egalement pour maquiller un sentiment de spleen ambiant. A l’image du Bart Simpson de l’artwork, grimé en Pharaon ?
A ECOUTER EN PRIORITE
Small Town Graffiti, Seabird, Huppert
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