09 Fév 12 Lindstrom – « Six Cups Of Rebel »
Album
(Smalltown Supersound)
08/02/2012
Nu disco
Soyons francs, il faut être fan pour apprécier tout ce qui se fait dans ce que l’on appelle vulgairement le nu-disco. En effet, aimer les ambiances pâteuses, la répétition, les morceaux à rallonge, et les mélodies floues, n’est pas donné à tout le monde. Je caricature volontairement pour permettre à ce quatrième album solo de Hans-Peter Lindstrøm de sortir davantage du lot que constituent les disques du genre, souvent difficiles à digérer autrement qu’autour d’un verre en l’écoutant d’une oreille.
Résonnant comme la longue annonce d’un nouveau son THX avant un film, l’orgue d’église qui introduit l’album sur « No Release » se révèle plutôt inattendu de la part d’un producteur pourtant réputé pour outrepasser les codes de la dance music. Le norvégien, qui mène cette fois l’office sans son partenaire Prins Thomas, humanise ce « Six Cups Of Rebel » grâce notamment à la mise en avant de sa voix (une première) qui, passée à travers quelques filtres, joue le rôle d’instrument sur des titres comme le vintage « De Javu » au groove implacable! Cette vague musicale – aussi appelée cosmic disco selon l’intéressé – est donc définitivement une histoire de température puisque, quelques longueurs derrière Lindstrøm, suivent les autres ambassadeurs Diskjokke, Todd Terje ou Bjørn Torske.
Notre homme continue ainsi d’ouvrir des portes à ses compatriotes polaires en multipliant les références, en particulier sur un « Magik » à l’énergie funk ou sur « Quiet Place To Live », morceau pour clubs mettant en scène un gimmick frustré sur une base rock avant un envol synthétique. Plus tard, derrière un « Call Me Anytime » relativement brouillon, Lindstrøm étonne la galerie, et donne au morceau-titre une forte connotation jazz, qui se termine en rire sarcastique sur fond de TB303, sorte de portrait nordique du « Don’t Laugh » de Josh Wink. Enfin, les dix minutes du « Hina » final sont pressées dans le moule nu-disco, non seulement pour la durée mais surtout pour son côté psyché et contemplatif… Bien joué.
En écoute
« Quiet Place To Live »
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