Lindbergh – ‘Lindbergh’

Lindbergh – ‘Lindbergh’

Album / Not a Pub / 05.2014
Indie rock émo

Retour à Tarbes, en juin 2012, quand Subcity Stories raccroche ses guitares, ne parvenant plus à accorder ses ambitions musicales. Un destin classique qui s’éclaircit soudainement alors que Lindbergh – une de ses réincarnations – sort son premier album, presque un an après avoir sorti un Ep sous le nom de Gordini. Emmené par un Steve Ziane désormais entouré d’un bassiste issu du monstrueux cru jarnacais et d’un batteur tarbais lui aussi expatrié à Toulouse, le trio reprend les choses là ou elles se sont arrêtées, dans un registre dont le bonhomme semble manifestement se porter garant tant il le défend une nouvelle fois ici le mors aux dents. Le temps de neuf titres, le groupe déroule ici toute son affection pour l’indie rock américain – celui de Seattle, de Washington DC et d’ailleurs – qui a de tous temps fait des émules en France. Fins mélodistes, portés par une voix dont la ressemblance avec Geoff Rickly (Thursday) est frappante, les trois acolytes – passés une intro rappelant Headcases – déploient toute leur énergie pour s’en aller marcher sans gêne ni retenue sur les pompes de leurs ainés. Ils signent ainsi une ribambelle de tubes qui contribuent tous à l’étonnante homogénéité d’un premier album transpirant l’expérience, évidente à l’écoute des morceaux affichant le plus de relief: ‘Comorian Sky’, ‘Cinecitta’, et surtout ‘Winters Of Gold’, complet au point d’aligner dès l’entame toutes les ficelles utilisées ensuite par le trio toulousain. Certes, rien de bien nouveau pour qui aura traversé les années 90 au son d’un émo pour le moins inspiré, et qui aura fait durer le plaisir jusqu’aux premiers Biffy Clyro (‘The Atom Boy’s Diary’), Engine Down (‘Troy’) et j’en passe. Mais le groupe, à défaut de jouer la carte de l’originalité, a au moins le mérite de raviver quelques bons automatismes sans faire peser le poids des ans. A l’heure ou un revival – déjà bien installé outre Atlantique – commence doucement à pointer du nez chez nous, Lindbergh, avec ce qu’il possède encore sans nul doute en réserve, pourrait bien abattre ses plus beaux atouts. A suivre donc, et de près.

‘Winters Of Gold’, ‘Comorian Sky’, ‘Cinecitta’, ‘Troy’


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