Lilacs & Champagne – « Lilacs & Champagne »

27 Fév 12 Lilacs & Champagne – « Lilacs & Champagne »

Album
(Mexican Summer)
27/01/2012
Electro hip hop psyché

Les fans de Grails ne seront certainement pas surpris de l’approche très cinématographique prise par Alex Hall et Emil Amos – respectivement guitariste et batteur du quatuor – pour le compte de Lilacs & Champagne. Et pour cause, ce side project reprend l’affection du groupe pour les grands espaces, ses sonorités psyché, mais s’entiche de fins collages sonores ainsi que d’une forte influence hip hop endossant à elle seule l’essentiel de sa personnalité pour le moins mystérieuse.

Conforté par la grande liberté offerte par la MPC, désireux de donner corps à ses diverses envies refoulées en collectif, le duo laisse ici libre cours à son inspiration, laisse remonter en surface quelques influences aussi communes qu’incontestables (Madlib, J Dilla…) qu’il parvient à noyer dans un univers rendu personnel et passionnant par sa solide expérience commune. Loin de n’être qu’une entité de production alimentant la nébuleuse, Lilacs & Champagne se distingue ainsi sans mal par le soin tout particulier avec lequel il sélectionne sa matière première qu’il va chercher autant dans des disques hippies polonais, que dans des bruitages ou des documentaires.

Définitivement accessibles, humbles mais faussement simples à l’instar des producteurs les plus fins, ses productions caverneuses flirtent souvent avec l’excellence, notamment lorsqu’elles empruntent à l’urbain un groove sombre et analogique, au rock psyché ses guitares dégoulinant de réverbération, et à l’electro sa profondeur parfois cinématographique. Illustration dès l’imparable « Everywhere, Everyone » – puis plus tard sur « Sensations », « King Of Kings », ou « Listener X » – qui semble convoquer Clutchy Hopkins, Amon Tobin, Cinematic Orchestra, et Pink Floyd dans un même studio, et condense en quatre minutes les diverses directions prises par cet album que les rares moments passables ne terniront jamais. Une belle découverte.

En écoute

« Everywhere, Everyone »

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