
21 Août 21 Liars – ‘The Apple Drop’
Album / Mute / 06.08.2021
Post rock electro expérimental
Groupe parmi les plus passionnants de l’ère moderne, Liars n’a eu de cesse de jouer les explorateurs sonores et les caméléons tout au long de sa carrière musicale, et ce malgré le départ de deux de ses membres fondateurs. En solo donc, depuis maintenant quatre ans, Angus Andrew a conservé le nom pour s’exprimer, mais a depuis quelques années réussi à accentuer une touche toujours plus personnelle dans le résultat final de ses œuvres, et c’est ce que démontre ce nouvel album.
Sans forcément être le plus passionnant de la discographie, The Apple Drop n’en demeure pas moins l’un des plus cohérents et des plus accessibles à ce jour. Exilé depuis quelques années en Australie, et désormais accompagné du musicien multi-instrumentiste Cameron Deyell, du batteur de jazz avant-gardiste Laurence Pike, ainsi que de son épouse Mary Pearson pour l’écriture des textes, Angus Andrew refait vibrer les guitares et redonne à Liars des couleurs post-rock sans pour autant oublier d’y incorporer quelques expérimentations électroniques dont il a acquis une certaine expérience depuis le virage WIXIW en 2012. Le chanteur pose ici en thématique générale l’incertitude du futur, le questionnement du genre humain et plus globalement l’avenir de la planète, et comme pour mieux l’orchestrer musicalement, The Apple Drop sonne comme un véritable film de science fiction.
Dès l’entame The Start, le ton est donné avec la voix et l’interprétation d’Andrew qui rappellerait presque celle de Chino Moreno sur le Lucky You de Deftones. La noirceur et la tension sont de prime sur les morceaux suivant que sont Slow And Turn Inward et Sekwar, pour finalement décoller vers les cieux grâce aux géniaux premiers singles Big Appetite et From What The Never Was. Star Search surenchérie l’aspect cinématographique avec une folie de synthétiseurs digne du 2001 de Kubrick. On fera l’impasse sur la seule fausse note du disque, le très grossier et caricatural My Pulse To Ponder, qui n’empêchera pas néanmoins que l’album se finisse en beauté avec une deuxième moitié toute aussi passionnante que la première.
Que ce soit en écoutant la robotique défaillante de Leisure War, la douceur de King Of The Crooks, la puissance Mogwaienne de Acid Crop, ou les divagations mentales façon Radiohead période Amnesiac sur la clôture New Planets New Undoings, Angus Andrew a su tirer le meilleur de sa collaboration avec son nouveau backing band pour accoucher d’un disque hautement cohérent et solide, des qualificatifs toujours difficiles à sortir lorsqu’il s’agit d’un album de Liars. Mais que ce soit sous cette entité ou non, et après plus de vingt ans de carrière, Angus Andrew prouve une fois de plus que lui et son esprit tourmenté n’ont pas encore dit leur dernier mot, et qu’ils continueront inlassablement d’explorer une galaxie qui n’appartient finalement qu’à lui.
A ECOUTER EN PRIORITE
Big Appetite, From What The Never Was, Leisure Was, King Of The Crooks
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