17 Avr 11 Lia Ices – « Grown Unknown »
Album
(Jagjaguwar)
24/01/2011
Indie
Si Lia Ices s’affiche sur sa pochette avec une rose dans la bouche et un collier de fleurs sur la tête, c’est pour mettre en image – de manière très clichée je vous l’accorde – le côté paradisiaque de sa musique. Paradisiaque mais mélancolique, à en croire son regard, aussi rempli de tristesse que ce disque d’une petite quarantaine de minutes où elle se morfond sur son existence et les difficultés du quotidien. Des émotions qu’elle fait passer à travers une manière de chanter pleine de grâce et des arrangements simples, à l’image de l’entame « Love Is Won » sur laquelle un piano discret et une voix tiennent la baraque avant de se laisser rattraper par l’écho d’une batterie rythmant cette berceuse qui se termine en variations vocales à la manière d’une Kate Bush. A l’école du je-fais-ce-que-je-veux avec ma voix, la new-yorkaise est en tête de classe. Sans en faire des tonnes, elle dévoile une sensibilité palpable sur le très folk « Daphne » accueillant Justin Vernon de Bon Iver. Le duo se laisse aller vers des envolées astrales et des évolutions rock, évitant toute platitude à l’album, comme sur « Bag Of Wind » qui bat la mesure façon Enya, se dirigeant vers un final enchanteur. En toute humilité et sans chercher à réinventer quoi que ce soit ni viser les ondes radio, « Grown Unknown » fait un crochet expérimental via des arrangements électroniques et des claps qui lui servent de métronome. L’humeur est radicalement éplorée, et Lia Ices tire sur ses cordes vocales sur « After Is Always Before » qui ressemble à la B.O. d’un conte médiéval, ou sur « Ice Wine » ou elle se fait aider par des violons offrant en toute cohérence un aspect classique à sa musique. Rien à jeter, mais pas de quoi non plus sauter au plafond. On passe un moment agréable en compagnie de Lia Ices, en s’imaginant les frissons qu’elle doit être capable de procurer en live.
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