10 Avr 19 Lee Fields & The Expressions – ‘It Rains Love’
Album / Big Crown / 05.04.2019
Soul funk
Il y a quelque chose qui tient de l’urgence à s’intéresser aux albums de Lee Fields. Après les disparitions successives de Sharon Jones et Charles Bradley, il est le dernier des grands héritiers du funk ‘archéologique’ de l’époque d’Aretha Franklin, de Marvin Gaye ou de James Brown. Et c’est clairement de la nostalgie que l’on va chercher en écoutant It Rains Love, son dernier album.
Le paradoxe de Lee Fields tient à ce que ses productions sont généralement sous-cotées, alors que des pontes du rap (ASAP Rocky) ou de l’électro (Martin Solveig, Wax Tailor) s’arrachent depuis plus de dix ans les services du vieux soulman dans leurs différents projets. Comme Charles Bradley avec le Menahan Street Band, il doit sa tardive reconnaissance à sa rencontre avec un groupe – The Expressions – qui assure toute la musicalité et le groove de ses albums.
Il n’y a jamais rien de très original dans le son qu’il déploie, et ce dernier opus ne fait pas exception à la règle. Mais il y a une voix, qui vaut pour elle-même : toujours savamment mise en évidence, profonde, sèche, toute en maîtrise, balançant ses complaintes sur l’amour éternel et la protection divine, soulignée par les cuivres et les choeurs, portée par des rythmiques soul downtempo (You’re What’s Needed In My Life, Will I Get Off Easy), et des basses qui s’occupent de remuer le corps et les pieds (It Rains Love, Love Prisoner).
Dans le confort routinier où s’abîme l’album, on apprécie d’autant plus les titres dont les rythmes viennent nous tirer par l’oreille : Two Faces et son tic-tac de montre, les syncopes de Wake Up ou God Is Real. Et on laissera la nostalgie faire le reste.
A ECOUTER EN PRIORITE
It Rains Love, Two Faces, God Is Real
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