04 Avr 12 Laurent Garnier – « Timeless EP »
Ep
(EdBanger)
01/04/2012
Techno
C’est le petit évènement électro de ce début d’année. Les puristes risquent de faire la gueule devant cette collaboration faussement improbable, pendant que les petits nouveaux se réjouiront peut être de découvrir un tel daron sortir un EP sur le label qui leur en met plein la tête depuis quelques années à coups de Justice ou SebastiAn. La rencontre est pourtant loin d’être fortuite: il s’agit là d’une confrontation entre deux générations qui, même si une petite décennie les séparent, ont mutuellement des choses à s’apprendre.
Sur le ring, coin gauche, Laurent Garnier, l’un des parrains de la techno. Dans le coin droit, Pedro Winter, le manager le plus cohérent de l’électro française qui n’aurait peut être pas parcouru tout ce chemin si le premier n’avait pas fait entrer – dans la douleur – la techno dans les moeurs françaises. Cette sortie prend alors des allures de remerciement, voire d’hommage à la carrière d’un DJ/producteur légendaire qui n’a plus rien à prouver, et qui s’amuse tout au long de cet EP comme s’il partait en récré. Seulement, au lieu de piquer les billes des camarades, Laurent Garnier livre trois titres de techno pure, simple et à l’ancienne, avec ce qu’il faut de mélancolie pour déceler sa patte inimitable. Relativement éloignés de la ligne de conduite actuelle du label EdBanger, les trois titres qui composent ce « Timeless EP » deviennent alors synonymes d’ouverture d’esprit chez Pedro Winter qui, même s’il a pris le train en marche, prouve qu’il n’a pas oublié les fondements.
L’ancien s’entoure de Scan X et de Benjamin Rippert pour former l’entité L.B.S. et démarre en face A par « Jacques In The Box », clin d’oeil à la house de la fin des années 80 qui déboule à travers un morceau techno épique aux effets ascenseur. La version « Loud Disco » de l’explicite « Our Future » laisse entrevoir un côté vintage face à un « Detroit Mix » bien plus authentique, bien qu’un peu cliché. Derrière un titre (« Timeless ») qui signifie d’une certaine manière l’intemporalité de la techno, se cache un véritable symbole, une suite logique à la compilation « Let The Children Techno » qui ouvrait néanmoins des portes à ce style aujourd’hui trentenaire. Sur ces trois titres qui ne descendent jamais sous la barre des huit minutes, rien de bien spectaculaire, mais juste de quoi danser les bras en l’air, le nez dans les nuages et le sourire aux lèvres. Les fondements, on vous l’a dit.
En écoute
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