01 Juil 21 La Jungle – ‘Fall Off The Apex’
Album / A Tant Rêver du Roi – Black Basset / 21.05.2021
Disco techno kraut dopée
Certains groupes ne se sont pas fait prier pour exploiter autant que possible leur obligation de remiser le camion au garage durant les confinements successifs. Au premier rang de ceux là, on trouve assurément La Jungle qui, courant 2020, a cumulé les sorties d’un double album live, d’un triple de remixes, et d’un split partagé avec les suisses d’Hyperculte. De quoi occuper le terrain pendant que Mathieu Flasse et Rémy Venant se terraient discrètement dans un studio normand pour mettre au monde ce Fall Off The Apex arrivé trop vite aux oreilles des grincheux, à point nommé pour tous ceux qui aiment s’abandonner à l’écoute de la formule du duo belge, toujours plus affutée dès lors que celui-ci la confie aux mains de Hugo-Alexandre Pernot. Le producteur – déjà à l’oeuvre sur Coucou Beuh!!! – parvient ici à amener le groupe au plus près de son énergie live, et contribue ainsi pleinement à la réussite de ces huit titres dont la diversité n’a d’égal que l’efficacité.
Etonnamment calme et ambiant dès l’introductif Aluminum River, La Jungle ne tarde pas à retrouver sa vivacité et son goût pour les gimmicks fédérateurs. Répétitif sans jamais se mordre la queue, Le Jour du Cobra – appuyé par un clip démentiel prouvant que le duo soigne toujours plus son image – n’est autre que le parfait hymne annonçant le retour prochain du public dans les salles moites et obscures. Le même qui perdra toute dignité sous les coups de Du Sang du Singe marqué du sceau des deux belges, d’un Hyperitual ouvertement techno, ou de Feu l’Homme, performance ‘batteristique’ et autre pièce maitresse de ce disque sur lequel Simone (Hyperculte) vient poser sa voix. Entre temps, La Jungle aura eu la bonne idée d’oxygéner les cerveaux avec Marimba et ses sonorités héritées d’un improbable reggae oriental, ici aussi dépaysant que salvateur.
Collés à la clôture électrique, il ne nous restait plus qu’à prendre un dernier coup de sabot, et à La Jungle de finir le boulot en faisant définitivement forte impression. Ce à quoi les deux compères se sont attelés avec The End The Score, titre final découpé en trois parties et étiré jusqu’au quart d’heure pour mieux ‘prendre le temps et dérouler les choses lentement, pousser la répétition à son paroxysme’, comme nous le confiait récemment Roxie. Une véritable prouesse hypnotique qui ne cède jamais à l’envie d’en découdre, et rendue possible grâce à la maitrise incontestable dont fait preuve La Jungle dès lors qu’il lui faut prouver que son spectre est plus large qu’on serait susceptible de le penser. Aucun doute : ces deux démons de nos nuits en ont encore beaucoup sous la godasse.
A ECOUTER EN PRIORITE
Le Jour du Cobra, Du Sang du Singe, Feu l’Homme, The End The Score
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