17 Oct 05 La Caution – « Peines De Maures »
[Album]
17/10/2005
(Kerozen/Wagram)
Que ce soit sous le drapeau d’Assassin Productions ou de son propre label Kerozen, le duo de Noisy Le Sec a toujours cultivé une personnalité à part dans le hip hop français. Vite comparé à la clique TTC pour son côté novateur, La Caution va même plus loin que les parisiens de Big Dada, surtout dans les textes, et même si musicalement Nikkfurie et Hi Tekk peuvent paraître à la traîne. Depuis « Asphalte Hurlante », son premier album, qui tenait toutes ses promesses, l’attente fut longue jusqu’à la sortie de ce « Peines De Maures / Arc En Ciel Pour Daltoniens », un album en deux parties légèrement différentes mais, avouons le, un peu décevant
Mais La Caution s’est fait un nom, notamment en participant à la B.O de « Ocean’s Twelve » avec son titre « Thé à La Menthe » aligné sur ce tracklisting de 31 titres. Pas moins. On ne pourra donc pas reprocher au duo de s’être reposé sur ses lauriers. Peut être pourra t-on seulement s’interroger sur l’efficacité de cet album qui, deux fois moins long, aurait peut être été deux fois plus convaincant. Car ce qui fait toute l’originalité des parisiens, ce sont ces deux flows, atypiques certes, mais clairement indigestes (« Monde Libre », « Impossible ») lorsqu’on se les enfile pendant pas loin de deux heures. « Peines De Maures », première galette en 17 étapes, affiche un hip hop efficace, varié, personnel et accessible, étalant un panel de bons titres (« Player », « Revolver », « Thé à La Menthe », « Club De Gym ») parfois seulement originaux (« Pilote Automatique »). C’est plutôt sur « Arc En Ciel Pour Daltoniens » que le véritable public de La Caution se retrouvera. Clairement plus electro (à l’exception de « Faut Il? » et « Class 87 ») voire expérimentaux (« Livre De Vie »), ces quatorze titres épousent plus aisément la personnalité du duo, et du coup, les flows des deux frangins coulent comme du petit lait, nous donnent plus envie de nous attarder sur le contenu des textes, point fort du duo. Là, « Arc En Ciel Pour Daltoniens », « Code Barre », « Personne Fusible », et « Arcade » méritent une oreille attentive
Ce double album n’est donc clairement pas mauvais, ni même passable, mais ne comble tout simplement pas tous les espoirs qu’on plaçait en lui, nous qui attendions une confirmation haut la main d’un premier album qu’on écoute encore. Le duo a joué ici la carte de la générosité, ponctuant ce double album de titres dont on se serait passé, mais garde le joker d’une personnalité musicale indéniable, chose qui excuse beaucoup de travers à une époque ou le manque d’intérêt tend à se généraliser.
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