29 Août 11 Kohndo – « Soul Inside »
Album
(Greenstone Records)
17/06/2011
Hip hop
Un bon disque de hip-hop teinté de soul à la française, c’est suffisamment rare pour être chroniqué. Kohndo est un gars avec un début de carrière un poil stéréotypé. Il n’échappe pas à une culture musicale forgée à coup de médiathèque et de piochage de disques sur les étagères des parents, se passant librement les Gainsbourg, Isaac Hayes, Miles Davis ou Herbie Hancock sur la platine familiale. La différence, c’est qu’il a su utiliser ces influences au service d’un talent certain de musicien et MC. Pour l’appuyer, un bon casting de musiciens rythme ces textes humbles et sans frime. Ainsi, Christophe Panzani (Electro Deluxe, Hocus Pocus) ou Juan Rozoff – entre autres – renforcent les effectifs qui comptent aussi quelques featurings vocaux apportant déjà une pincée de sucre au MC.
Ainsi, l’éponyme « Soul Inside » résume à lui seul la chaleur, la tranquilité et l’essence soul qui coule sur la totalité du disque. Kohndo ne faillit pas à sa réputation en faisant miroiter une présence scénique remarquable sur des morceaux qui sonnent live comme « Rock On ». C’est plus fort que nous, on pense immédiatement à Lyrics Born devant ce groove très rock’n roll qui n’a peur de rien, le genre d’arrangements pleins de sueurs qu’on retrouve aussi sur « Lick Me », où il jongle entre notre langue et celle de Shakespeare, comme pour laisser déborder un peu de sa musique sur le reste du continent. Sur les couleurs afros de « Pardonnez-moi », l’intervention d’Ekoué rabaisse malheureusement le niveau, alors que ce Kohndo parfois à bout de souffle courait dans une catégorie nettement supérieure. Il tend des perches à Lushlife (« Mon Ghetto »), rappelle le français Spleen (« Flashback »), ou même Onra qui aurait pu produire « Ne Pars Pas ». Enfin, c’est Karl The Voice, décidemment très actif en ce moment, qui se charge de rendre cette ballade nocturne et sensuelle. Sur « Mes Nuits », la délicate Marie M entonne le refrain pour une association au top. Dévoilant implicitement son amour pour les musiques noires, le Mc ne compose pas dans l’urgence lorsqu’il rassure avec « Pourquoi Flipper? », ou quand il met son sérieux de côté sur un « Bordel » extrêmement funky avant de terminer sur un message d’espoir avec « Vise Le Ciel »…
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