Kitch – ‘New.Strife.Lands’

Album / A Tant Rêver du Roi / 06.05.2022
Rock

Jean Paul Sartre a dit : La liberté est choix. KITCH nous enseigne que la VRAIE liberté, c’est au contraire de ne pas choisir.

Dès le premier EP Henger (2018) et l’album Calame (2020) teinté de psych et d’acid, les quatre lyonnais ont suscité l’engouement des amateurs de prog-rock nerveux et expérimental à la recherche d’un son nouveau et atypique. Ils ne s’y sont pas trompés, un vent nouveau souffle depuis la capitales des Gaules. Avec New.Strife.Lands, la KITCH fam pousse encore plus loin cette notion d’affranchissement des étiquettes. De la musique non genrée qui n’a pour but que de coller aux personnalités des quatre membres du groupe et de faire écho à celle de tout un chacun.

Adrien, Thomas, Léo et Dany, quatre garçons (plein d’avenir) se rencontrent dans une école de musique de Villeurbanne. Bouillonnants d’énergie et de passion, ils s’échangent leurs goûts et leurs coups de cœur musicaux comme d’autres s’échangent des cartes Pokémon à la récré. Très vite, l’envie de créer se fait sentir et ils commencent à jouer ensemble, nourris par leurs influences diverses et variées. C’est cet éclectisme assumé qui va donner à KITCH sa particularité. Refusant de se cloisonner dans une case étriquée, ils touchent au trip-hop, au drone ambient, au métal, à la folk, parfois dans un même morceau, et ça matche !

New.Strife.Lands, c’est un peu le nouveau parc d’attractions qui vient d’ouvrir. Le groupe, dans sa fougue créatrice, a voulu créer un album qui brasserait toutes les émotions intrinsèques à la condition humaine. 17 morceaux qui rivalisent avec les plus grandes montagnes russes mais qui, à aucun moment, ne nous donnent la nausée. Sentiment d’angoisses manifestes dans Anytime qui mêlent claviers mystiques, riffs cosmiques et voix cléricales, ou dans Stolen Cage qui ravivera vos souvenirs du pop-rock d’Aaron, des envolées prog floydesques, du space-rock de Slift et la langueur oppressive de Massive Attack. Pour des humeurs plus irascibles, on se délecte des titres comme Cracky, Trippy ou le merveilleux Mac II qui donne envie de déchirer nos vieux tee-shirts de RATM et de s’enfermer dans une rage-room. Et parce-que dans le vie il y a aussi de la douceur, on profite de moments de contemplation avec des morceaux plus tranquilles comme le folkeux Could Be qui nous emmène dans un jardin un soir d’été, ou le classique Syzygie qui aurait fait pâlir d’émoi Erik Satie.

C’est ça New.Strife.Lands : un voyage aux confins des genres dont chaque titre est une étape qu’il faut découvrir. Un voyage dans lequel il faut embarquer avec l’envie de se laisser surprendre. KITCH colore nos émotions enfouies et nous remémore avec une pointe de nostalgie nos propres références musicales tout en parvenant avec brio à imposer son style bien à lui. Ce que n’avait pas pris en compte Monsieur Sartre, c’est que ‘choisir c’est renoncer’, et Kitch ne renonce devant rien.