Kinski – « Cosy Moments »

Kinski – « Cosy Moments »

kin180Album
(Kill Rock Stars)
02/04/2013
Indie

Comme quoi, on peut s’appeler Chris Martin, ne pas squatter le haut des charts, ne pas remplir les stades, et se demander à chaque album si on ne ferait pas mieux d’aller bosser à l’usine. C’est un fait: durant leurs quatorze ans d’activité, le guitariste et ses acolytes de Kinski se sont souvent posés ces questions mais, à entendre cette nouvelle livraison attendue depuis six ans et la sortie de « Down Below It’s Chaos« , il ne fait aucun doute qu’ils y ont toujours bien répondu. Mieux, en mettant un terme aux belles années Sub Pop, le combo s’offre même un nouveau départ aux côtés d’un Kill Rock Stars certainement pas peu fier de compter « Cosy Moments » à son catalogue. Et pour cause, marqué au fer rouge par ses relents psyché et space rock de toujours, Kinski reprend plus ou moins les choses ou il les avait laissées il y a six ans, quand il introduisait le chant à ses morceaux. Au menu, dix titres qui font donc à la fois office de solide trait d’union avec le passé (les instrumentaux « Counterpointer » et « Riff DAD », le perché « We Think She’s a Nurse »), mais aussi une évidente volonté de tirer vers la pop. Ce qui en langage « kinskien » signifie pencher vers le grunge si cher à son berceau de Seattle. Du coup, Martin et sa bande se font enfant de la balle et, pour la première fois vraiment, placent la voix nettement plus au centre des compositions, s’abandonnent avec brio au format chanson (les excellents « Throw It Up » et « Conflict Free Diamonds »), et s’offrent même quelques brèves pulsions qui ne sont pas sans rappeler leurs ainés de Nirvana ou Mudhoney. En attestent « Last Day On Earth », « Skim Milf », comme le final « Let Me Take You Through My Thought Piece » qui, en ne dépassant pas les deux minutes, ne manquent pas de dynamiser l’ensemble de ce « Cosy Moments », du coup nettement plus varié et digeste que ses prédécesseurs. Et quand le groupe fait durer le plaisir (l’entame « Long Term Exit Strategy »), c’est le fantôme de Sonic Youth qui vient couvrir ce disque. Si l’évolution de Kinski fera forcément grincer les dents des vieux fans, il faut avouer qu’on a vu pires influences pour un nouveau coup de fouet.

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