King Gizzard & The Lizard Wizard – ‘Murder of the Universe’

King Gizzard & The Lizard Wizard – ‘Murder of the Universe’

Album / Heavenly / 23.06.2017
Garage punk psyché

Déjà parmi les groupes les plus productifs de la scène garage psyché, King Gizzard & The Lizard Wizard a décidé de passer encore une vitesse supérieure en prévoyant la sortie de cinq albums sur la seule année 2017 tout en parcourant la planète en long, en large et en travers. Une performance qui ne passe pas inaperçue, d’autant plus que les australiens n’ont semble-t-il pas lésé la qualité au profit de la quantité. Ainsi, dans la foulée de ‘Flying Microtonal Banana‘ en février, c’est ‘Murder of the Universe’ – dixième du nom – qui prend le relais, lui aussi affublé d’un concept, exercice que Stu McKenzie et sa bande semble considérer comme une garantie de ne jamais se répéter. Ainsi, dans sa forme, ‘Murder of the Universe’ poursuit le délire microtonal de son prédécesseur, mais soigne aussi son fond en focusant sur l’autodestruction de l’univers. Tout un programme fantastico-réaliste, bordé de narrations amplifiant l’aspect cinématographique du disque, et débordant d’inspiration que le combo australien décline au fil de 21 morceaux, divisés en trois parties liées les unes aux autres par un fil psychédélique aussi solide que tendu.

Emmené par ses deux batteurs, King Gizzard & The Lizard Wizard reprend ici du poil de la bête, celle de ‘I’m in Your Mind Fuzz‘ et de ses inévitables rapprochements musicaux (seulement) avec Thee Oh Sees, ou plus récemment celle de ‘Nonagon Infinity‘. Sur le premier des trois chapitres, le groupe conte la rencontre d’un homme et d’une créature mi-bête mi-humaine finissant par ne faire qu’un (sic). Là, durant neuf titres énergiques et au fil d’une alternance de deux variantes (‘Altered Beast’, ‘Alter Me’), les australiens déroulent leur petite histoire sans temps morts, faisant progressivement entrer dans nos petites têtes ce riff qui ne nous quittera plus ensuite.

Sur le même ton, la suite arbitre une lutte sans merci entre le bien et le mal, dont les étincelles accouchent de véritables incendies garage-punk-psyché, notamment ‘The Lord of Lightning’ et ‘The Balrog’ qui attestent de toute la vitalité d’un King Gizzard & The Lizard Wizard bien loin de montrer un quelconque signe d’essoufflement, y compris dans une dernière ligne droite encore plus surréaliste (cyborg qui vomit et tout le toutim) ou des influences plus heavy et glam viennent s’ajouter à un album si consistant et si perché qu’il avait tout pour se condamner aux méandres de l’indifférence générale. C’était sans compter sur le talent des australiens à transformer tout ce qu’ils touchent en chef d’oeuvre. Ou presque. Ça tombe bien, trois albums doivent encore sortir dans les six prochains mois…

ECOUTE INTEGRALE

A ECOUTER EN PRIORITE
‘Altered Beast I’, ‘The Lord of Lightning’, ‘The Balrog’, ‘Digital Black’


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