28 Fév 21 King Gizzard & The Lizard Wizard – ‘L.W.’
Album / Flightless / 26.02.2021
Rock psychédélique
Fraîchement débarqué en ce début d’année 2021 dont l’actualité foisonnante aurait de quoi faire sombrer plus d’un clown dans la mélancolie la plus sévère, L.W, nouvel album des australiens de King Gizzard and the Lizard Wizard, semble poursuivre sans artifices la volonté nullement cachée du groupe de renouer avec la gamme microtonale expérimentée en 2017 à l’occasion du vénérable Flying Microtonal Banana. Si son utilisation donnait déjà à son prédécesseur K.G des faux airs d’un disque de blues touareg, LW – soigné et agréable, à l’orientalisme toujours aussi assumé et maîtrisé – persiste et signe.
If Not Now, Then When? ouvre donc le bal en dévoilant un délicieux groove aux accents psychédéliques, avant que O.N.E et la plus rock Pleura nous ramènent sur des terrains plus familiers, évoquant ici le délicat Paper Maché Dream Balloon, ailleurs le génial Polygondwannaland. Là encore, force est de constater que le savoir-faire des australiens se ressent dès les premières notes : les transitions demeurent impeccables, l’atmosphère musicale globale est toujours aussi riche et complexe.
A l’instar de Straws in the Wind sur l’album précédent, Ambrose s’offre une nouvelle fois le luxe de tenir la voix lead sur Supreme Ascendancy qui s’affuble pour l’occasion d’une rythmique des plus galvanisantes, notamment à la batterie, même si les artifices sonores utilisés sur ce titre en saturent l’écoute à de rares moments. Static Electricity poursuit dans la même voie jusqu’à ce que le corpus débouche sur Ataraxia, pièce maîtresse de l’album dont les gimmicks lo-fi et les synthétiseurs scintillants ne manqueront pas de continuer à hanter votre écoute, alors même que See Me et la finale KGLW n’offriront rien de particulièrement plus intéressant à se mettre sous la dent.
Suite et fin du dyptique KGLW entamé en novembre dernier, LW offre dans son ensemble une belle continuité à sa moitié, tout en apportant une bouffée d’air frais aux effluves orientaux de la discographie du groupe. Loin des exubérances qui caractérisaient certains opus comme Murder of the Universe, KG et LW se répondent l’un l’autre dans une sorte de dialectique microtonale qui vient raviver quelque peu la flamme d’un psychédélisme toujours aussi savamment distillé. Si ces deux opus ne révolutionnent pas fondamentalement l’identité de King Gizzard, ceux-ci viennent enfoncer encore un peu plus la couronne des maîtres du garage psychédélique. Et dans le contexte actuel, il serait bien mal venu de leur en vouloir.
A ECOUTER EN PRIORITE
If not now, then When?, O.N.E, Pleura
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