King Gizzard & The Lizard Wizard – ‘KG’

King Gizzard & The Lizard Wizard – ‘KG’

Album / Flightless / 20.11.2020
Psyché garage

La vie, la mort, les repas de famille gênants des fêtes de fin d’année, et un nouvel album de King Gizzard & The Lizard Wizard. Voilà les quatre constantes de l’Univers. À chaque fois la même rengaine : on se pâme devant le prolifique groupe australien, tout en restant dubitatif sur sa capacité à rester convaincant malgré son rythme de croisière stakhanoviste. Et sans coup férir, le collectif soudé nous apporte la même réponse positive : King Gizzard sait maintenir son statut de poids lourd et de top dog des années 2010.

Le simplement nommé K.G. marque d’ailleurs les 10 ans de la formation et fait suite au départ d’un des batteurs. Eric Moore a en effet préféré consacrer tout son temps à la gestion de son label Flightless, sous les cieux de Melbourne. Ça demande forcément plus d’organisation aux membres restants pour faire fonctionner la machine et pour s’accoutumer à une nouvelle dynamique d’enregistrement.

Le seizième album (!!) du groupe est le second volet de son exploration dans les accords de la gamme microtonale, après le fantastique Flying Microtonal Banana de 2017. Ces tonalités sont communes dans la musique africaine, hindoue et raï – pas vraiment chez les occidentaux. L’idée de répétition et de déjà-vu étant des concepts totalement étrangers pour les King Gizzard, ils ne se contentent donc pas de se regarder le nombril en proposant des compositions rabâchées. Au contraire, ils incorporent à leur tambouille de nouveaux éléments jazz, folk et soft rock afin d’offrir un ensemble varié.

Après une introduction à l’atmosphère angoissante qui aurait eu son ticket d’entrée dans la bande originale d’un film de Dario Argento, place au son heavyboogie d’Automation et aux relents de blues touareg de Minimum Brain Size. S’il y a bien une chose que nous avons appris tout au long de la discographie foisonnante de King Gizzard, c’est son amour infaillible pour les transitions impeccables. Les titres se suivent, s’assemblent, fusionnent ensemble dans un écoulement naturel. De la ballade romantico-acoustique et mielleuse Honey (vous m’excuserez le jeu de mots, c’est compulsif) au lourd et Black Sabbathien The Hungry Wolf Of Fate, les rois du rock psyché de notre génération jonglent entre les styles avec une facilité déroutante. Tant qu’on y est, le chorus d’Ontology est un shoot d’adrénaline pure qui donne envie de conquérir des territoires entiers à mains nues.

Quand Ambrose Kenny-Smith passe derrière le micro, ça fait souvent des étincelles et donne des moments d’anthologie que chérissent les fans. Pas besoin d’être Nostradamus pour deviner que ça sera le cas de l’apaisant Straws in the Wind… Rien de tel que le combo synthé, piano, cithare et solo de flûte pour gagner les cœurs et les esprits.

-ilK.G. a été accompagné à sa sortie d’un certain cynisme malvenu. Comment King Gizzard osait pondre quelque chose en recyclant une ancienne idée ? Intrasport est là pour calmer l’impudence de ces critiques. Elle est en effet la plus grosse surprise de cet album déjà dense. Le groupe décrit cette composition comme de la ‘house turque 90’s’, et c’est exactement ce qu’elle est. On n’aurait jamais pensé vouloir un disque EDM de la part des australiens, mais nous y voilà…

C’est quand même le pied de voir évoluer ce groupe qui nous met en PLS à chaque nouvelle sortie. Sans jamais se reposer sur ses lauriers et sans faire de compromis, il arrive coûte que coûte à aller de l’avant dans sa vision créative. K.G. est non seulement un de ses efforts les mieux produits, il est aussi celui qui prouve avec le plus de conviction l’incroyable cohésion qui règne entre les musiciens.

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A ECOUTER EN PRIORITE
Minimum Brain Size, Straws In The Wind, Ontology, Intrasport


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