King Gizzard & The Lizard Wizard – ‘Gumboot Soup’

King Gizzard & The Lizard Wizard – ‘Gumboot Soup’

Album / Flightless / 31.12.2017
Rock psyché


Le pari lancé par King Gizzard & The Lizard Wizard à l’hiver 2016 était aussi risqué que compliqué. Compliqué à tenir tant en termes de composition que de diffusion, bien que l’immédiateté du digital aide désormais à la réalisation de toutes les initiatives. Risqué surtout car, au-delà d’obliger les critiques dont nous faisons partie à sans cesse renouveler leur vocabulaire pour ne pas se répéter, encore fallait-il que les fans les plus assidus des australiens aient le temps de digérer un album avant de se plonger dans un autre, sans atteindre le point de non-retour.

Pour cela, il fallait surtout que la bande de Stuart Mackenzie ne lâche strictement rien de l’exigence dont elle a toujours fait preuve envers elle-même. Peut-être même fallait elle qu’elle la décuple. Manifestement, c’est en cela qu’elle a réussi à tenir la route tout au long de cette folle année 2017 qu’elle terminait à son apogée le 31 décembre avec Gumboot Soup, cinquième opus de l’exercice et certainement le plus réussi. Car en compilant tous les restes des mois précédents, et en s’affranchissant d’aucun concept ni fil rouge, King Gizzard & The Lizard Wizard favorise l’efficacité de chacun des morceaux plutôt que la cohérence globale du disque.

Plus léger et digeste que ses derniers prédécesseurs donc, Gumboot Soup arrose large de par une diversité rappelant chaque chapitre de la discographie australienne puisque, au-delà du psychédélisme qui a toujours été le sien (Muddy Water), on y retrouve les douceurs de Paper Maché Dream Balloon (Beginner’s Luck, I’m Sleepin In), les influences heavy de Murder Of The Universe (Greenhouse Heat Death, The Great Chain of Being), les contours jazz de la collaboration avec Mild High Club (Barefoot Desert, Superposition, The Wheel) ou orientaux de Flying Microtonal Banana (All Is Known).

Pour le reste, le septet papillonne au gré d’une brise estivale (The Last Oasis), et prend un peu de hauteur jusqu’à laisser entrevoir une voie plus funky encore peu empruntée chez lui (Down The Sink). Qu’il prenne le temps de la mûrir pour revenir habité d’une inspiration aussi évidente que celle affichée ici, et ne pas tomber dans le piège de l’overdose qui pourrait à tout moment lui tendre les bras.

ECOUTE INTEGRALE

A ECOUTER EN PRIORITE
Beginner’s Luck, Barefoot Desert, Muddy Water, Down The Sink


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