25 Jan 22 King Gizzard & The Lizard Wizard – ‘Butterfly 3001’
Album / KGLW / 21.01.2022
Remixes
A l’aube de l’été 2021 paraissait Butterfly 3000, album qui se positionnait comme un véritable havre de paix au milieu de la discographie Kafkaïenne des australiens de King Gizzard and The Lizard Wizard. En conséquence, ce début d’année 2022 se voit lui gratifié d’un remix en tout bien tout honneur, avec le bien nommé Butterfly 3001. En réunissant à sa table des artistes aussi talentueux que diversifiés (Flaming Lips, Peaches, DJ Shadow, Kaitlyn Aurelia Smith ou encore Peaking Lights), le groupe entend bien apporter une touche d’originalité supplémentaire à son dernier né, en donnant à écouter une autre de ses facettes.
A mesure que les premières secondes du disque défilent et que la ligne de basse aussi singulière que percutante de l’entame Black Hot Soup résonne, on remarque quasi instantanément les remaniements rythmiques apportés par DJ Shadow à un titre qui faisait déjà figure de pièce maîtresse sur l’album original. Cette version à la fois plus punchy et entêtante constitue une excellente entrée en matière au corpus. De la même manière, on se délecte un peu plus tard des accents reggae minimalistes arborés par la version Scientist Dub de Shangaï, ballade japonisante et délicieusement psychédélique, suffisamment convaincante pour apporter une véritable alternative à l’originale.
Cependant, au-delà des trois premiers morceaux, l’excitation des premiers instants laisse rapidement place à l’ennui. En effet, le parti pris risqué d’offrir à l’écoute cinq versions d’un seul et même titre (Blue Morpho) paie le tribut d’une certaine monotonie, là où l’on aurait préféré découvrir une version alternative à chaque titre de Butterfly 3000. Pire, les trois remixes proposés de Catching Smoke – l’une des autres clés de voûte de son prédécesseur – n’apportent à proprement parler aucune plus-value au titre éponyme, allant parfois jusqu’à en dénaturer l’essence même.
De la même manière, force est de constater que même les efforts concertés de Peaches et de Flaming Lips, respectivement sur les titres Neu Butterfly 3000 et Ya Love, ne parviennent pas à rétablir l’homogénéité qui aurait pu faire de ces remixes une option plus que sérieuse à l’album original. Ainsi, le corpus ici proposé pêche malheureusement par son manque de cohésion et d’efficacité, ceci ayant pour conséquence directe de fracturer l’écoute à de multiples reprises en proposant des alternatives parfois trop éloignées des titres originaux.
En définitive, alors que Butterfly 3000 apportait une véritable bouffée d’oxygène au registre microtonal du groupe qui, par la force des choses, avait fini par battre de l’aile faute de renouvellement, ce nouvel album pourra aisément se placer dans la catégorie ‘dispensables’ de la discographie des australiens. En attendant qu’un nouvel ‘original’ viennent parfaire la collection King Gizzard and The Lizard Wizard, on pourra donc se passer de Butterfly 3001 qui, malgré tous ses efforts, ne convaincra sans doute pas la majorité des fans du groupe.
A ECOUTER EN PRIORITE
Black Hot Soup (DJ Shadow Remix), Shangai (Scientist Dub Remix)
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