King Gizzard & The Lizard Wizard – ‘Butterfly 3000’

King Gizzard & The Lizard Wizard – ‘Butterfly 3000’

Album / Flightless / 11.06.2021
Pop psyché

Stakhanovisme : méthode d’encouragement au travail incitant à battre des records de production, qui fut appliquée en Union Soviétique par le groupe King Gizzard and the Lizard Wizard au XXIème siècle. Dix-huitième preuve à l’appui : le joliment nommé Butterfly 3000. Exit les expérimentations micro-tonales des derniers albums qui commençaient d’ailleurs à gonfler une partie de fans réclamant un nouveau virage sonore. C’est l’heure plutôt de faire mumuse avec des synthétiseurs midi pour une électro/pop psychédélique inspirée par les mélodies asiatiques. Une sortie de disque salutaire pour concorder avec le retour des jours heureux et euphorisants, sans masque à l’extérieur.

Depuis leur entrée fracassante sur notre radar, les australiens ont mis la main basse sur la musique psychédélique actuelle. Ils ont beau changer autant d’atmosphères que de slips, le psyché reste leur valeur sûre et le noyau central de leur son. Même s’il est un de leurs efforts les plus radicaux, Butterfly 3000 ne déroge pas à la règle grâce à son ambiance dream-pop ayant le pouvoir de liquéfier les cerveaux. Une comparaison peut d’ailleurs être établie avec la pop hallucinogène de Pond. Il faut croire que les terres australiennes sont propices à la libération totale et inconditionnelle des synthétiseurs…

La distorsion assourdissante des guitares électriques est donc rangée au placard pour laisser place à une électro-pop optimiste et niaise. Aucun jugement négatif dans l’utilisation de ces termes, entendons-nous bien. Les compositions ont une aura de candeur et d’insouciance faisant un bien fou après la pléthore d’albums post-punks dépressifs qui nous sont tombés dessus en réaction au COVID. Yours, par exemple, est le titre funky jouant le rôle de danse du soleil. Vous allez carrément sentir l’odeur de monoï sur les plages. Shanghai quant à lui, force peut-être le trait de la mélodie traditionnelle chinoise, mais ça serait un fieffé mensonge d’affirmer que ce n’est pas archi-efficace. Au même titre que Ya Love et son inspiration surf rock, ou Catching Smoke qui est d’ailleurs à ranger parmi les morceaux les plus sublimes de la discographie mammouth de King Gizzard.

Butterfly 3000 est l’apogée de l’accessibilité du groupe. Osons l’image suivante : c’est un hamac, un havre de paix où l’on est chaudement accueilli. 44 minutes où les transitions ne sont pas notables, tant l’uniformité et l’éblouissante continuité de l’album vous pète à la gueule. J’entends déjà au loin les remontrances des personnes qui râlent parce que ce n’est pas assez heavy. Cette (éphémère ?) incartade sera en tout cas validée par celles et ceux qui ont compris que Stu Mackenzie et sa bande ne vont jamais se laisser rattraper par la monotonie du composition-réitération-dodo.

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ECOUTE INTEGRALE

A ECOUTER EN PRIORITE
Yours, Shanghai, Dreams, Catching Smoke, Ya Love


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