Kid Acne – « Romance Ain’t Dead »

Kid Acne – « Romance Ain’t Dead »

Romance Ain't Dead[Album]
25/08/2008
(Lex/Differ Ant)

Nouveau venu au sein de l’écurie Lex? Pas vraiment. Kid Acne fait depuis quelques temps partie de ces activistes de l’ombre travaillant pour le label britannique. En effet, bien avant de montrer ses velléités de Mc, l’Anglais a fait ses preuves dans le graffiti (voir les photos de son Myspace), se voyant peu à peu prendre en charge le design de flyers mais aussi, et surtout, l’artwork de quelques artistes Big Dada, Chocolate Industries et Warp, dont Plaid. C’est ainsi qu’en compagnie de Req One, autre vétéran du graf, il s’est retrouvé au tracklisting de la compilation « Lexoleum » avec le titre « Rap Dracula ».

Un premier pied était posé, et c’est ensuite à coups de maxis que Kid Acne a commencé à se faire un nom, en Angleterre notamment, ce pays qui en termes de hip hop se décomplexe progressivement de son homologue américain. « Romance Ain’t Dead », le premier album de ce Mc quelque peu déluré d’outre Manche, en est la preuve flagrante. Non pas qu’il parvienne à mettre à l’amende qui que ce soit de l’autre côté de l’Atlantique, mais bien parce qu’il peine à cacher ses influences de toujours qui répondent à n’en pas douter aux noms de Public Enemy ou des Beastie Boys. Entre les deux, le fossé est grand, mais c’est bien à New York et dans la faste période des années 90 qu’il faut aller chercher l’essence de ces onze titres ne se refusant (presque) rien

Incontestablement, Kid Acne n’est pas un adepte des productions chiadées, préférant largement l’efficacité de beats abrasifs et de lyrics qui dérangent tout en restant funs. Toujours épaulé par son compagnon Req One, en charge de la production et qui ne se gêne pas pour faire remonter à la surface quelques samples de l’époque, il délivre en un peu plus de trente minutes quelques brûlots qui ne manqueront pas de parler à un public hip hop old school averti, ou à un autre plus contemporain et décalé façon Mickey Avalon à l’anglaise (« Shut Your Mush », l’efficace « Worst Luck », le moment de répit « Fcuk All Lately »). Ainsi, il semble partager l’énergie de Chuck D et sa bande sur des titres comme « Eddy Fresh » et « You’re Not Wrong », transpirant tous l’ambiance des blocks de la Grosse Pomme d’il y a maintenant dix ou quinze ans, tout en insérant ici ou là quelques brûlots punk/hardcore comme les Beastie Boys avaient l’habitude d’en propulser au début de leur carrière (« Oh No You Didn’t », « 2, 3, Break It »). Mais la comparaison avec les blancs-becs de New York ne s’arrête pas là: « Romance Ain’t Dead » possède à n’en pas douter quelques relans d’écoutes répétées des fameux « Check Your Head » (« Don’t Pity Me », « Sliding Doors ») et « Licensed To Ill » (« South Yorks »), notamment ce « Roc Roc Radio » rappelant curieusement l’énorme « So What’Cha Want »

Rien de très original, on vous l’accorde. Sauf qu’en ces temps plutôt moroses où l’auditeur hip hop se voit devoir choisir entre rap mainstream insipide, expérimental au point de s’y perdre, ou nébuleuse classique, on ne refusera pas de s’étendre un peu plus longuement qu’à la normale sur un tel registre qui n’oublie pas ses racines et se révèle assez varié et efficace pour captiver l’attention sur toute sa longueur. Certes, il n’en fallait peut-être pas plus au risque d’atteindre l’overdose, mais « Romance Ain’t Dead » est clairement un des opus hip hop les plus frais et spontanés de ces derniers mois

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