Khruangbin – ‘A La Sala’

Khruangbin – ‘A La Sala’

Album / Dead Oceans / 05.04.2024
Soul psyché

Après l’univers, le monde et les cieux du Texas, le temps était venu pour Khruangbin de se recentrer entre quatre murs. Les quelques tours de planète pour promouvoir sur scène Mordechai et les collaborations notables avec Leon Bridges et Vieux Farka Touré ces dernières années se sont révélés exotiques et inspirants, mais il y a bien longtemps que les trois musiciens ne s’étaient pas retrouvés exclusivement entre eux, guidés par la force des liens créatifs qui les unissent. En choisissant le titre A La Sala venu des souvenirs d’enfance de la bassiste Laura Lee Ochoa, le trio – accompagné par l’indispensable cartouche Steve Christensen, son producteur de toujours – entend revenir à la quintessence de ce qui a fait son succès.

Dans la stricte lignée de ses trois prédécesseurs, ce nouvel album est ainsi empreint des sonorités et des atmosphères caractéristiques du groupe texan, à la croisée des genres, des époques et des continents. Highlife, soul, psyché, ou encore funk, on pourrait se perdre dans le catalogue des styles souvent consulté pour décrire les mondes magiques de Khruangbin. Mais bien qu’éprouvée à de multiples reprises au cours de la décennie passée, la recette fonctionne toujours aussi bien. Que ce soit pour donner vie à la remuante Pon Pón ou amplifier la sensualité nocturne de Todavía Viva, les coups de baguettes boîte-à-rythmiques de Donald Johnson s’associent à la perfection aux notes jouées – et non jouées – de Ochoa qui ponctuent les cascades à plus ou moins haut débit des riffs de Mark Speer.

Essentiellement instrumentale, coulante et tranquille, la musique plante un décor fait d’ambiances et de sensations et se soucie peu du temps qui passe. Après la bienveillance de Hold Me Up (Thank You) suivie du groove mid-tempo de A Love International, on sort de A La Sala comme d’un rêve, portés par la douce alliance du piano et de la guitare de Les Petits Gris. Les qualités de Khruangbin sont nombreuses, mais la plus grande réside peut-être bien là-dedans : modeler un espace-temps musical unique, qui remet l’art de la contemplation et de la détente au cœur d’un monde agité à l’excès.

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ECOUTE INTEGRALE

A ECOUTER EN PRIORITE
May Ninth, Hold Me Up (Thank You), Todavía Viva

EN CONCERT

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