15 Août 18 Kelley Stoltz – ‘Natural Causes’
Album / Banana And Louie / 03.08.2018
Pop de cretonne
Actif depuis la fin des années 1990, Kelley Stoltz n’est jamais vraiment sorti de l’ombre, même depuis l’ensoleillée ville de San Francisco. L’homme a pourtant bonne presse, mais pas au point d’en faire la couverture. Un point de détail lorsqu’on sait l’étendue de son talent. Et cet album ne sera pas celui qui dérogera à la règle.
Né à New York, c’est dans la ville ravagée de Detroit qu’il grandit avant de s’installer sur la côte Ouest pour entamer sa carrière de musicien. À éprouver ainsi le territoire américain dans ses grandes largeurs, pas étonnant que Kelley Stoltz inocule des paysages pop et rock hyper variés à chaque étape de sa discographie. Zappant le virage synthétique de son récent Que Aura (2017), c’est chaud devant qu’il déboule la guitare en travers, les mélodies en bandoulière et les cordes grattouillantes.
Natural Causes, sorti sur le label madrilène Banana And Louie, est un disque qui se sifflote et se retient. Frais et estival, à l’instar du titre phare My Friend, il dégage une petite brise, légère d’esprit, bienvenue quand il fait dehors pas moins de 40 degrés. Kelley Stoltz ouvre les portes d’une parenthèse enchantée durant laquelle les choses semblent se dérouler comme sur des roulettes. Les tons sont pastels (Where You Will), la lumière est surexposée (A Rolling Tambourine). Les titres tout doux du disque piochent dans les meilleurs recoins indie d’une histoire lo-fi du rock.
Parfois un peu psychédélique, souvent mélancolique, Kelley Stoltz a le cul entre sixties et eighties, entre chœurs et réverbérations, il pousse plus loin les ressorts d’une profondeur pas si évidente. Natural Causes n’en en a pas l’air comme ça, mais il s’avère bien plus rondement mené que ce que ses dehors guillerets et foutraques pouvaient laisser présager ; il suffit de gratter pour y découvrir un niveau de lecture un peu plus dense.
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