24 Fév 11 Julia Stone – « The Memory Machine »
Album
(Discograph)
31/01/2011
Pop
Imaginez un couteau sans manche. Une voiture sans roue. Un iPod sans écouteur. Après le succès mérité de « Down The Way« , on aurait pu imaginer aussi que Julia Stone sans Angus perdrait le côté fonctionnel de la formule duo et deviendrait fade, les deux étant indissociables sur le papier. Après quatre ans de collaboration avec son frère, la soeurette ouvre une parenthèse solo le temps d’un album, « The Memory Machine », où elle se manifeste déjà sur l’artwork. Un visuel hitchcockien réalisé par ses soins, sans doute lors d’une soirée un peu glauque puisqu’elle se dessine, gisant sur le sol, apparemment sans vie. Un côté morne que l’on retrouve à l’intérieur de ses chansons aux paroles remplies de mélancolie, sentiment multiplié par dix lorsqu’il est filtré par les cordes vocales singulières de Julia. Mais croyez-moi, elle est bien vivante: on a ici à faire à une artiste accomplie et touche-à-tout. Avec sa perruque de co-productrice, elle chante en manipulant guitare, piano, basse, percus et ukulélé pour raconter des contes folk alors 100% féminins. C’est sur la batterie gaillarde de « This Love » que démarre « The Memory Machine », un album qui ne fera pas le même carton auprès du grand public, c’est certain, mais que l’on va plutôt écouter dans l’intimité, en tête à tête avec elle, pour une fois qu’on en a l’occasion. On se concentrera sur ses murmures qui dessinent le chemin plus ou moins accidenté de ces ballades aériennes, comme « My Baby » qui donne envie d’ouvrir bien grande la fenêtre, quelque soit le temps qu’il fait dehors. Sur « Winter On The Weekend », elle mâche ses mots comme une enfant et atteste définitivement que ce disque n’est pas fait pour se taper des tranches de rigolade entre potes. Julia parle avec des faits: la famille, les relations difficiles, les problèmes de cœur, ou l’amour qui fait ce qu’il veut sur le superbe « Where Does The Love Go ». On croquerait bien un morceau de « Catastrophe! », plus riche et folklorique que l’éponyme « The Memory Machine » et sa nostalgie amoureuse qui file entre les doigts. Et il y a « Horse With The Wings », qui provoque le souhait d’un prochain disque en duo exclusivement acoustique. Julia Stone et sa Guitare, pourquoi pas.
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