Jonathan Personne – ‘Disparitions’

Jonathan Personne – ‘Disparitions’

Album / Michel Records / 28.08.2020
Folk rock psyché

Il y a eu comme un déclic chez Jonathan Personne après que son groupe Corridor ait sorti son convaincant Supermercado. Comme si le montréalais ne jouait soudainement plus dans la même cour que par le passé. Une évidence prouvée par une suite d’événements allant tout droit à son avantage : un premier album solo (Histoire Naturelle en 2019) qui dévoilait timidement ses talents de songwriter, rapidement confirmés la même année par Junior, dernier long format du groupe québécois alors tout juste signé chez Sub Pop. Le bougre aurait donc pu s’arrêter là et ne surtout pas venir fissurer son statut désormais bien solide d’auteur-compositeur-interprète. C’était sans compter sur son inspiration débordante et sa volonté d’avoir définitivement sa table au saloon de l’indie rock.

En cela, Disparitions réussit parfaitement sa mission. Passée l’entame qui s’étale pour mieux l’entendre sortir doucement d’un nuage de sable, Jonathan Robert (de son vrai nom) répète ici ce qu’il était parvenu à toucher du doigt il y a deux ans sur Comme Personne : un mélange subtil de pop, de folk, et d’indie rock coloré de riffs taillés pour un western spaghetti, qui trouve son apogée dans une poignée de compositions plus que recommandables, au chant volontairement au second plan. Toujours.

Par leurs intentions, leurs mélodies, leurs textures et leurs arrangement humbles mais poussés, Terre des Hommes et son long galop guitaristique improvisé, comme Disparitions joué avec la main sur le revolver, touchent leur cible avec la même précision que les pépites Dans la Chambre, Springsteen et Dernier Train trônant à mi course. Moins immédiate, la suite du disque s’attache surtout à ouvrir de nouveaux horizons plus apaisés à Jonathan Personne : Grand Soleil rappelle l’apaisement mélancolique des soirs d’été, quand Evidemment met un point final à l’album sur une note aussi cinématographique qu’il a débuté.

Constamment réchauffé par ses sonorités organiques, Disparitions dévoile donc un répertoire tout autant sensible, mais désormais bien plus abouti. En faisant cohabiter à sa manière les âmes de Fleet Foxes et du Velvet Underground, Jonathan Personne offre une petite rallonge estivale plutôt bienvenue qui lui permet de se faire définitivement un nom.

ECOUTE INTEGRALE

A ECOUTER EN PRIORITE
Terre des Hommes, Disparitions, Dans La Chambre, Springsteen, Dernier Train, Au Final


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