
02 Sep 24 Jon Hopkins – ‘Ritual’
Album / Domino / 30.08.2024
Electro
Jon Hopkins continue d’enrichir sa palette d’expériences électroniques pointues, avec un Ritual en tout point réussi et beaucoup plus accessible que son précédent effort Music For Psychedelic Therapy. Si le musicien a toujours besoin de concepts à explorer, cette nouvelle production, taillée pour la scène, retrouve avec bonheur la dynamique égarée précédemment.
L’origine de l’album est à chercher du côté d’une commande, puisque Jon Hopkins a répondu à la demande d’un collectif d’artistes, de scientifiques et de philosophes, qui consistait à composer une ambiance sonore immersive collant au propos de cette Dreamachine. Le compositeur a ensuite développé chacun de ses ‘tableaux’, et les a intégrés dans ce qui ressemble au final à un unique set de quarante minutes, atmosphérique et progressif.
Ritual et son titre religieux peut effrayer dans ses premières minutes : des cloches dans le lointain, des sonorités étrangement naturelles lui confèrent une atmosphère quasi pastorale, très méditative, et les tenants d’une électro plus brute et technoïde hésiteront surement quelques secondes à abandonner l’écoute. Mais la science (l’expérience) d’Hopkins lui permet dorénavant d’éviter tous les écueils, et sa musique revêt une évidence, une fluidité jamais atteintes jusque-là dans ses albums. Les variations s’enchaînent, les couleurs se succèdent. Au cœur du disque se cache ainsi un joyau de noirceur et de tension, minimaliste et industriel, dont est extrait le clip Evocation. Cette séquence, comme toutes celles que l’artiste a extraites pour en faire de somptueux objets d’arts enluminés de clips hypnotiques, mérite pourtant de ne pas être isolée du reste de l’oeuvre.
En effet, Ritual s’écoute d’une traite, chaque nouveau motif ne prenant tout son sens, juste et rigoureux, qu’enchaîné au précédent. Hopkins n’y perd jamais son souffle. Mieux, comme un conteur, il ne cesse d’ouvrir des portes pour nous emmener toujours plus loin dans une marche salutaire. Subtil et complexe, à l’image du monde dont il prend la forme, l’album acquiert ainsi une force insoupçonnable à son entame, équilibre parfait entre douceur et puissance.
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