Jimmy Eat World – ‘Surviving’

Jimmy Eat World – ‘Surviving’

Album / RCA / 18.10.2019
Rock

Longtemps considéré comme un des plus dignes précurseurs de l’émo que les connaisseurs qualifiaient de ‘midwest’ durant les années 90, Jimmy Eat World s’est peu à peu répandu au sein d’une sphère rock nettement plus classique. Si le groupe s’en est parfois sorti magnifiquement comme en attestent deux de ses meilleurs albums (Bleed American et Futures), il s’est aussi souvent brûlé les ailes en côtoyant les flammes de l’enfer : l’enfer de l’ennui, des ballades mièvres pour radios mainstream et adolescents peu exigeants.

Depuis 2007 et la sortie de Chase This Light, c’est sans aucune certitude qu’on accueille chaque nouvel album de la bande de Jim Adkins. Surviving ne fait pas exception même si Jimmy Eat World a bien tenté de rassurer ses plus vieux fans avec une paire de singles avant-coureurs dont il faut par définition se méfier. Et pour cause, All The Way (Stay) – malgré la présence très dispensable d’un saxophone sur la fin – et Love Never ont beau pleinement respecter les valeurs défendues depuis les débuts du quatuor de l’Arizona (mélodies affûtées, chant d’une justesse imparable, et refrains accrocheurs en premiers lieux), ils sont deux arbres aux troncs à peine assez épais pour cacher la forêt.

En effet, derrière l’entame éponyme trop linéaire pour marquer les esprits, Jimmy Eat World se montre trop souvent à sec d’inspiration. C’est même en de trop rares occasions qu’il touche seulement du doigt sa force mélodique d’antan (Criminal Energy, All The Way (Stay), Love Never). Loin d’être les mélodistes hors pairs qu’il furent entre 1999 et 2004, les quatre sombrent encore lamentablement lors de chansons formatées pour des radios qui ne les joueront jamais (Delivery, One Mil, Recommit), touchent même le fond en expérimentant du côté le plus lisse de leur registre.

Avec ses claps électroniques et son chant enrobé de réverb, 555 lorgne ainsi vers une dance pop sans âme : le genre de dérive qu’on redoute d’entendre à chaque retour d’un Jimmy Eat World et auquel on n’échappe malheureusement pas ici. A croire que le groupe a désormais pour ambition de ne jamais faire l’unanimité au sein des nombreux fans qui le suivent depuis bientôt 25 ans. Peut-être est-ce le secret de sa longévité ?

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ECOUTE INTEGRALE

A ECOUTER EN PRIORITE
Criminal Energy, All The Way (Stay), Diamond, Love Never


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