Jack White – ‘Jack White Acoustic Recordings 1998 – 2016’

Jack White – ‘Jack White Acoustic Recordings 1998 – 2016’

Album / XL Recordings / 09.09.2016
Auto-rembobinage

Fondateur et pilote de la renommée maison Third Man Records, Jack White n’a eu de cesse de vivre ses rêves pleinement tout en surprenant nos oreilles, de ses débuts au sein des White Stripes et son rock minimaliste trempé de blues, jusqu’au second album solo ‘Lazaretto‘ sorti en 2014. Mais trêve d’introduction tant il est inutile de présenter le natif de Détroit. Et pour cause : la première compilation de son répertoire sortie il y a quelques semaines voit déjà son titre inscrit en haut des classements mondiaux.

Alors, compilation commerciale ou album de la consécration ? Avec un titre aussi sobre, on pourrait croire un instant à un ensemble de reprises live, à une collecte de démos incomplètes ou d’alternate takes… Il n’en est rien. Peut-être parce que sa musique est produite à l’ancienne, ou qu’il n’existe simplement rien de tout cela. En ayant regroupé 26 morceaux sur cet opus, Jack White déroule une tracklist d’une grande richesse, mêlant les incontournables aux inédits, revisitant certains titres par des remixes certes simples mais sculptant un relief plus proche, plus intime de l’âme de cet artiste plus que complet.

S’ouvrant sur ‘Sugar Never Tasted So Good’, blues qu’il a composé à 21 ans, l’album nous propose une suite quasi-chronologique des plus belles chansons des White Stripes, redécouvertes ici avec le plus grand plaisir (‘Hotel Yorba’, ‘You’ve Got Her In Your Pocket’ ou encore ‘Effect And Cause’ qui clôturait leur carrière bariolée de rouge, blanc et noir). Mais mention spéciale au remix de ‘Apple Blossom’ et son piano désaccordé, ainsi qu’à ‘Well It’s True That We Love One Another’, moment de musique incroyablement intime ou Jack, Meg et Holly Golighty se partagent le micro pour tester le studio où le duo enregistrera ‘Elephant’ et son fameux ‘Seven Nation Army’.

Vient ensuite un court détour par deux titres des Raconteurs, second groupe de l’homme au chapeau, avec ‘Top Yourself’ et ‘Carolina Drama’. Si les versions originales de ces deux morceaux étaient des pièces maîtresses de ‘Consolers of The Lonely’, celles acoustiques ici dévoilées prennent une autre dimension, au point de loucher sur le statut de ‘classiques’ du bluegrass du XXIème siècle. Dépouillées de batterie, les seules percussions des guitares, violons, mandolines permettent aux refrains de garder leur puissance, notamment celui de ‘Carolina Drama’ – rendu intemporel par son gimmick populaire – dont l’absence de section rythmique n’empêche en rien l’envie de chanter à tue-tête. Et il en va de même pour les versions dépouillées d’artifices de ‘I Guess I Should Go To Sleep’ et ‘Just One Drink’ tirées respectivement de ‘Blunderbuss’ (2012) et ‘Lazaretto’ (2014).

Jack White pose donc un œil sur sa carrière et repasse au magnéto dix-huit années de productions et d’enregistrements, pour n’en sélectionner que le meilleur. Il en résulte un disque équilibré, varié, représentatif de l’évolution d’un songwriter subtilement surprenant, et par la même occasion de ses talents de producteur. En homme vivant au présent, sans artifices, au service de la musique, Jack White marque ainsi son temps en livrant… l’album de la consécration.

‘Apple Blossom (Remixed)’, ‘Well It’s True That We Love One Another’, ‘Top Yourself, ‘Carolina Drama’, ‘I Guess I Should Go To Sleep’, ‘Just One Drink’, ‘Love Interruption’, ‘Entitlement’


Pas de commentaire

Poster un commentaire