27 Mar 07 J-Rawls & Declaime – « It’s The Dank & Jammy Show »
[Album]
27/03/2007
(Groove Attack/2 Good)
Les personnes souffrant de dédoublement de la personnalité sont généralement considérées avec défiance par le reste de la société. Sauf ceux qui ont eu la bonne idée d’intégrer la branche américaine du hip hop indépendant qui raffole de cette petite déviance. Kool Keith, Dan The Automator ou MF Doom et leurs innombrables a.k.a’s respectifs n’en sont que les exemples les plus connus. Du coup, ça devient parfois difficile pour les non-initiés de s’y retrouver dans cette jungle patronymique. Surtout quand les labels eux-mêmes commencent à brouiller les pistes..
Prenez par exemple le disque qui nous intéresse pour cette chronique. Nos lecteurs japonais (on les salue s’il y en a!) le connaissent déjà depuis plusieurs mois sous le nom de J-Rawls & Dudley Perkins (l’alter ego plus soulful de Declaime). Allez savoir pourquoi, quelqu’un a pensé que ça serait plus vendeur ailleurs avec Declaime écrit sur la pochette… Ne nous plaignons pas, les deux hommes auraient pu se contenter de signer avec les noms des nouveaux personnages qu’ils viennent d’inventer, à savoir Dank Sinatra (a.k.a Declaime) & Jammy Davis Jr (a.k.a J-Rawls)… Si vous êtes paumés, c’est normal
Vous aurez bien sûr noté le clin d’oeil évident au Rat Pack de Franck Sinatra et Sammy Davis Jr. Et ce Dank & Jammy Show sent tout autant le strass et les paillettes qui peinent à dissimuler l’argent sale, les femmes faciles, les politiciens véreux, les parrains locaux, les casinos et les crooners jazzy… Voilà pour le concept de cet album, plutôt rigolo, à défaut d’être absolument inédit
Si les productions de J-Rawls frôlaient parfois la guimauve ces derniers temps, le Lone Catalyst revient ici à un meilleur niveau avec quelques très bons instrumentaux soulful et funky à souhait. La bonne humeur du morceau éponyme « It’s The Dank & Jammy Show » ou de « Love Light » rappellerait presque la fraîcheur des premiers Jurassic 5 ou A Tribe Called Quest, c’est vous dire si ça s’écoute tout seul… « Club Joint » a des allures de classique old school et « Revolution » n’a pas peur de durcir un peu le ton. Le reste du disque est malheureusement plus banal, et s’oublie assez rapidement
On conseillera néanmoins l’écoute de cet album pour le rap chanté de Declaime qui est toujours un pur régal. Ce type a une voix et un flow qui en font très certainement un des MC’s les plus intéressants de la décennie. Pas l’opus de l’année donc, mais pas pire que beaucoup d’autres non plus. Et si votre banquier trouve que ce n’est pas suffisant pour justifier un achat, vous pourrez toujours le renvoyer sur votre alter ego plus fortuné…
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