It It Anita – ‘Laurent’

It It Anita – ‘Laurent’

Album / Vicious Circle / 24.08.2018
Indie rock noise


Une nouvelle fois, le game est plié. Vendu. En un rien de temps. Quelques minutes suffisent à accrocher l’oreille, le son à prendre les tripes, et l’ambiance à s’embraser. Deux ans après Agaaiin, la seconde fournée d’It It Anita est enfin là, à consommer sans plus attendre. Faut dire qu’ils tournent pas mal, les Belges, leur réputation scénique n’est largement plus à faire. La studio non plus maintenant grâce à Laurent, qui réussit le pari de suivre la voie de la folie noisy des débuts mais d’aborder le virage de la – disons – maturité en pleine confiance.

C’est toujours un peu pénible de devoir parler de maturité. Le terme est tout de suite très chiant, c’est l’équivalent du type qui rallume les lumières à la sortie de la fête : on va fermer, merci de vous diriger vers la sortie. Okay, mais maintenant ? Maintenant on rentre. Dans le rang aussi. Concernant It It Anita, il s’agirait de nuancer la chose, de l’envisager moins sous un angle agité-plat que sous une question de structure.

Rendant gloire à leur ingénieur du son, Laurent Eyen, dont l’album emprunte le nom et le visage, le groupe liégeois canalise à peine plus son énergie mais la nivelle certainement davantage. La grande époque de Seattle reste présente depuis les amplis ; les accords de Denial, livrés comme moult soubresauts, rappellent à coup sûr le rock bruitiste de Sonic Youth lové dans les rondeurs de Grandaddy. En revanche, le diamant brut se polit doucement, la musique s’accorde au pluriel et envisage les choses avec une consistance inédite. La structure de la machine It It Anita s’ancre même dans des profondeurs inespérées avec des titres comme Another Canceled Mission à l’allure provocatrice du punk bienveillant, ou encore avec Tanker 2, double piste hyper puissante qui laisse planer l’ombre de Mogwai sur un post-rock aux sillons ravageurs avant de faire place à une tirade toute aussi saisissante, drapée d’une violence sourde, signée de l’auteure et journaliste belge Myriam Leroy.

Laurent a beau s’être fait désirer, le résultat n’a rien de décevant, It It Anita livrant avec un esprit rebelle le feu sacré de la radicalité. Un truc solide, intense et étonnamment mélodique au final. Les Belges soignent leur écriture comme leur jeu. Ca va faire plaisir à Laurent !

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A ECOUTER EN PRIORITE
Denial, User Guide, Tanker 2 pt.2, Bored


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