ISaAC / Térébenthine – ‘(spL)IT’

ISaAC / Térébenthine – ‘(spL)IT’

Split EP / Poutrage – Occinatas Industries / 21.02.2014
Noise

Si quelques groupes rémois provoquaient jadis quelques acouphènes, ce sont surtout des formations plus pop et plus electro qui ont récemment incarné l’activité musicale de la ville. Tous deux de la région, et après avoir régulièrement partagé les mêmes scènes, IsaAC et Térébenthine scellent leur proximité, repeignent un peu le décor avec cet excellent split entièrement dédié à une noise de haute volée.

C’est le second qui lance les hostilités. Enrobé d’une production impeccable, c’est tout en nuance que le duo évolue. Le temps de quatre titres intelligents, évolutifs et parfaitement maîtrisés, Térébenthine hésite sans cesse entre passages atmosphériques et déflagrations dissonantes (‘Crade et Râle’). Il aligne les riffs efficaces (‘3ème Du Nom, 4ème Dimension’), alterne les rythmes (‘Fiacre’), sans jamais sous estimer la mélodie et le groove, tous deux essentiels pour captiver et ne pas laisser l’inspiration fuir vers des hauteurs cérébrales incompréhensibles (‘Purusha’). Longtemps porte drapeau du genre en France, Gatechien a certainement trouvé là une digne relève…

Face à lui, le jusqu’au bout-iste IsaAC prend moins de gant. Plus intense, plus bruitiste, plus dissonant encore, expérimental par moments, rappelant même parfois le plus obscure émo américain des années 90 quand le chant entre dans la danse (‘Ilianok’), le trio préfère laisser le temps à sa noise d’évoluer. En passant souvent la barre des sept minutes, les rémois laissent ainsi toutes leurs idées s’exprimer, sans filet, jusqu’à se révéler imprévisibles et prendre des airs improvisés (‘Corps Dur’). A chaque virage son ambiance, à chaque chicane sa violence.

‘(spL)IT’ confronte donc deux écoles noise aux nombreux points communs, mais aux approches différentes. L’une diluée, l’autre pure, toutes deux sont complémentaires ici et font de ce disque une parfaite carte de visite pour ces deux formations souvent jouissives, que les amateurs du genre n’ont plus aucune raison d’ignorer.

‘3eme Du Nom, 4eme Dimension’, ‘Crade et Râle’, ‘Ilianok’


1 Commentaire

Poster un commentaire