Interpol – ‘The Other Side of Make-Believe’

Interpol – ‘The Other Side of Make-Believe’

Album / Matador / 15.07.2022
Rock

Sans grande surprise à l’ère de la Covid, Interpol a dû composer son nouvel album – son septième – à distance. Mais l’alchimie entre Paul Banks et Daniel Kessler aidant, cela n’a à priori pas posé de souci majeur aux intéressés. Cette fois-ci, la production a été confiée à la doublette Flood (Mark Ellis) / Alan Moulder, tous deux ayant à leurs actifs ‘quelques’ références pour le moins notables, de Depeche Mode à My Bloody Valentine en passant par Nine Inch Nails ou Gary Numan. Et comme à chaque nouvelle sortie des New-Yorkais, la question de la comparaison avec leurs deux premiers disques – Turn On the Bright Lights et Antics, véritables chefs d’œuvre qui n’ont pas pris une ride depuis – est celle qui risque de titiller d’entrée de jeu un certain nombre de leurs fans.

D’une certaine manière, l’intro au piano sur l’entame Toni donne le ton : The Other Side of Make-Believe sonne plus en retenue que ses prédécesseurs. Ainsi, bien que les guitares lumineuses et harmonieuses nous replongent en territoire connu, la voix de Banks paraît plus fragile qu’à l’accoutumée quand la batterie de Sam Fogarino sonne un peu moins incisive. D’ailleurs, sur les onze titres, pas un morceau rentre-dedans de la trempe de PDA (Turn on the Bright Lights), Barricade (Interpol) ou The Rover (Marauder) n’est à signaler. Néanmoins, après plusieurs écoutes, les subtilités des compositions se dévoilent : on en veut pour exemples les lignes de guitare sinueuses et la signature rythmique atypique d’Into the Night, l’alternance de parties jazzy façon Radiohead et post-punk typique d’Interpol sur Something Changed, les mélodies entrelacées de Greenwich, ou les dissonances à la fin de Gran Hotel.

Le trio n’a jamais caché son manque d’intérêt pour les soli de guitare ou les plans de batterie imposants, ce que Fogarino résume assez bien en déclarant ‘Le meilleur type de jeu de batterie soit accentue ce qui est exprimé, soit en trace les sillons’. Ce nouvel album a bien été conçu dans cette lignée, la musique du combo étant toujours aussi hypnotique. Pour autant, celle-ci se retrouve ici étirée vers de nouveaux horizons sonores qui sauront captiver et définitivement séduire les oreilles attentives. Suffisant pour convaincre les fans toujours en attente d’un nouveau Turn On the Bright Lights ? Rien n’est moins sûr… Mais comme le dit Banks : ‘Il y a toujours une septième fois pour une première impression‘.

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ECOUTE INTEGRALE

A ECOUTER EN PRIORITE
Into the Night, Something Changed, Passenger, Gran Hotel, Greenwich


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