08 Sep 08 Young Widows – « Old Wounds »
[Album]
08/09/2008
(Temporary Residence/Import)
Le public de Young Widows est masochiste. Alors qu’il commence à peine à panser ses plaies purulentes provoquées par l’écoute répétitive de « Settle Down City« , le premier opus du groupe né sur les cendres de Breather Resist, il s’apprête désormais à une bonne épilation au papier de verre, généreusement offerte par « Old Wounds », seconde mouture toute aussi rugueuse enregistrée sous la houlette du fakir Kurt Ballou. Pour le guitariste de Converge, l’expérience fut plus qu’enrichissante étant donné le choix de Young Widows de l’emmener à la fois en studio et en tournée, son exercice de prédilection, pour y enregistrer ce disque en de multiples endroits, accumuler jusqu’à une douzaine d’heures de bande, d’en tirer le meilleur, et de finalement aboutir à ces onze morceaux d’un rock bruitiste, intense et tranchant, capable de mettre d’accord les plus ardents défenseurs des Melvins, Jesus Lizard, Shellac, et Fugazi, s’ils ne sont pas déjà les mêmes. Le destin de « Old Wounds », mêlant témoignages live impeccablement produits – deux en sont intégralement, mais difficile de les reconnaître – et enregistrements studio, était donc tout tracé: il y transpire une spontanéité absolument nécessaire à ce rock impulsif, jonglant entre passages totalement épurés (« Took a Turn », « The Guitar ») et longues tirades noisy ou guitare stridente et basse imperturbable conversent énergiquement, souvent pour le meilleur (« Mr No Harm », « Lucky And Hardheaded », « Delay Your Pressure », « Feelers »). C’est d’ailleurs cette balance qui fait toute la diversité et le relief de cet album, du coup tellement digeste qu’il en sort presque trop court au bout de ses trente deux minutes passées à la chaleur des braises que peuvent être « Old Skin », tendu au possible avec son riff répétitif et aliénant, le décidé « 21st Century Invention », et les oppressants « Let Him Be » et « Swamped And Agitated » chargés de la touche finale de cet opus. « Old Wounds » risque donc encore de remplir quelques infirmeries, tout comme il ne manquera pas de faire hurler quelques enceintes jusqu’à leur extinction définitive. Qui s’y frotte s’y pique..
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