Weyes Blood – ‘Front Row Seat To Earth’

Weyes Blood – ‘Front Row Seat To Earth’

Album / Mexican Summer / 21.10.2016
Pop gracieuse

Figure discrète de la cote ouest américaine, aperçue à la guitare chez les très productifs Jackie-O Motherfucker de Portland ou dans les chœurs d’Ariel Pink, Nathalie Mering trace en solo sous le nom de Weyes Blood un parcours très personnel, sublimé comme jamais par son nouvel album, ‘Front Row Seat To Earth’.

Enregistré dans le studio de Chris Cohen et enrichi par des collaborateurs variés qui sont venus ajouter petites touches et grands arrangements, ce deuxième chapitre frappe par sa cohérence formelle apparentée à un grand voile bleu qui le recouvrirait tout à fait. Une fois soulevé, nous voilà immergé dans un univers à part, ou l’on nous tend quantité de fils d’Ariane. Chacun d’entre eux nous emmène alors vers des ravissements insoupçonnés : un son d’ensemble, harmonieux et lent comme du classique qui épouse à merveille des textes en mal de réponses (‘Do You Need My Love’) et des questionnements malicieux (‘Generation Why’), comme autant de réflexions méditées depuis ce premier rang scrutateur, ou la jeune chanteuse observe les mouvements du monde et de son cœur.

Enfermé dans cette bulle, soumis à une stase majestueuse, chaque élément disposé le long de cette longue traîne prend des allures fascinantes : les cuivres discrets à la fin de ‘Used To Be’, les harmonies vocales de ‘Be Free’ ou encore les chœurs d’église de ‘Do You Need My Love’ ne sont que quelques détails parmi une foule d’arrangements et de tournures belles à pleurer.

Au bout de ces neufs chansons à tiroirs, pleines de recoins et de trappes cachées, se dessine l’un des plus beaux albums de l’année. Porté par un songwriting sidérant, ‘Front Row Seat To Earth’ est le fruit d’une alchimie qui nous laisse les bras ballants et les oreilles comblées à mesure qu’on parcoure les multiples entrelacs qui habitent cette pop raffinée, à ranger entre Linda Perhacs et Julia Holter.

‘Diary’, ‘Used To Be’, ‘Do You Need My Love’, ‘Generation Why’, ‘Away Above’


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