25 Mar 08 Victor Démé – « s/t 102 »
[Album]
25/03/2008
(Chapa Blues/ Makasound/Pias)
Sa voix en or et son sens exceptionnel de la musique, Victor Démé les tient à n’en pas douter de sa mère, une griotte burkinabé très renommée dans les années 60 à Bobo-Dioulasso au Burkina Faso. C’est néanmoins à Abidjan que l’artiste fît ses premiers pas dans le milieu musical, notamment au sein de l’orchestre d’Abdoulaye Diabaté. Victor devint par la suite l’un des chanteurs les plus populaires et les plus primés du Burkina, avant de tomber tragiquement malade et d’être brusquement éloigné des scènes pendant plusieurs années.
Face à la difficulté de refaire surface après cette longue période d’absence, le chant puissant de Victor Démé ne serait sûrement pas parvenu à nos oreilles sans l’initiative salvatrice des français de Makasound et de l’équipe de Ouagajungle (une asso-studio installée à Ouagadougou) qui décidèrent en 2007 de créer le label Chapa Blues Records pour soutenir le burkinabé. On ne peut ainsi que les remercier d’avoir permis au chanteur d’enregistrer en studio pour nous livrer aujourd’hui ce premier opus bien mérité et d’une beauté rare
Car incontestablement, Victor Démé chante avec son coeur, et dévoile dans cet album une partie de lui-même et de son histoire. On se laisse ainsi littéralement embarqué par la force gracieuse de sa voix, tantôt ornée de quelques lignes de guitare sèche (comme dans les délicieuses ballades acoustiques « Chérie », « Djarabi » et « Sabu »), tantôt agrémentée de rythmes latins dansants et chaleureux (« Toungan », « Deni Mouke Ila », « Dankan »). Distillant dans ses titres des messages porteurs d’espoir et de tolérance, dédiés à son peuple (« Peuple Burkinabè ») ou aux femmes (« Burkina Mousso »), Victor Démé n’hésite en effet pas à convoquer, au-delà de la musique mandingue, le blues et la salsa, façonnant des sons métissés et généreux. Ainsi, on se demande bien qui ne succomberait pas au titre « Deni Kemba », porté par la fragilité d’une trompette mélancolique, ou au fabuleux « Djôn’maya », qu’on écouterait inlassablement
Au travers de ces quinze morceaux, Victor Démé nous offre donc un voyage riche et poignant en terres africaines, évoluant avec une fluidité extraordinaire vers d’autres horizons. Rares sont en effet les artistes capables à ce point de transcender les frontières pour produire un son universel et régénérateur, débordant d’humilité et d’émotion. Si bien que ce disque aux allures de conte enchanteur ne peut qu’être classé au rang des acquisitions incontournables pour tout amoureux de musique qui se respecte..
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