The Healthy Boy & The Badass Motherfuckers – ‘Dolce Furia’

The Healthy Boy & The Badass Motherfuckers – ‘Dolce Furia’

EP / Kythibong / 20.10.2014
Indie ténébreux

Il y eut le The Healthy Boy des débuts, lo-fi et inspiré par des influences post adolescentes, puis le même, celui des Badass Motherfuckers dont il ne se sépare désormais qu’en quelques occasions. Intriguant à ses prémices, ce projet devenu collaboratif a donc pris toute son envergure lorsque Benjamin Nerot a ouvert la porte de son studio aux lyonnais de Zëro, d’abord appelés pour ‘colorer’ quelques titres d’un premier album, avant de trouver définitivement l’osmose parfaite via un Ep (‘Tonnerre Vendanges’), puis une suite plus officielle baignée d’un blues abrasif (‘Carne Farce Camisole’). Et, à chaque étape, un pas significatif vers une entente musicale lorgnant progressivement vers une évidence que The Healthy Boy & The Badass Motherfuckers saisissent désormais à pleines mains.

Drapé de cette noirceur à couper au couteau qui l’accompagne depuis ses débuts, le songwriter promène sa voix singulièrement ténébreuse tout au long de quatre compositions lumineuses malgré tout, plus que jamais imprégnées de la patte des lyonnais. Ainsi, solidement protégé par le répétitif ‘The Rule’ dont les boucles acoustiques s’érigent en rempart du royaume de la transe, ‘Dolce Furia’ protège soigneusement trois magnifiques trésors qui, chacun, suintent tout le plaisir et l’intimité partagés par leurs gardes.

Portés par une orchestration légère voire subtile, et un chant qui prend forcément beaucoup de place de par sa tonalité, The Healthy Boy & The Badass Mortherfuckers se lancent alors dans une traversée aussi bouleversante qu’émouvante, entre clapotements de délicats arpèges électriques (‘Out Of My Way Quilt!’), orages blues frappés d’éclairs noise (‘Down Below’), brises tourmentées coiffant des canons de beauté (‘Cold Blood’). C’est là, après avoir pris soin de totalement redéfinir la notion de malaise, que le collectif nous dépose à quai. Avec nous, cet arrière-goût de trop peu laissé par ces sérieux matelots, désormais plus une multiplication qu’une simple addition de talents.


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