Sporto Kantes – « 3 At Last »

Sporto Kantes – « 3 At Last »

3 At Last[Album]
21/04/2008
(Village Vert/Pias)

Depuis 2001, date de leur premier album « Acte 1 », les deux énergumènes de Sporto Kantes occupent fièrement leur place sur une scène musicale française séduite par cette science du mélange qui les caractérise. Ainsi, chaque nouveau disque fait la part belle au reggae, au dub, au hip hop et à l’electro, avec comme seul but d’amener un peu de fun et de légèreté à un auditoire qui ne cherche rien d’autre qu’une bonne dose d’entertainment sous cette cascade d’ambiances, de rythmes et de samples, qui fait, depuis toujours, la couleur Sporto. Jusqu’à parfois refléter un certain manque de stabilité que l’on retrouve bizarrement jusqu’en interne, l’avenir du duo s’étant révélé particulièrement flou de son « 2nd Round« , en 2004, jusqu’à l’année passée ou la raison a repris ses droits

Fort d’une complicité retrouvée, Sporto Kantes dévoile avec « 3 At Last » une inspiration qui lui promet encore de belles années devant lui. Pourtant, si l’approche reste identique, Nicolas Kantorowicz et Benjamin Sportès y vont cette fois d’une généreuse touche second degré, plus que jamais le fil rouge indispensable de ce nouvel album, encore plus varié que ses prédécesseurs. Finies donc ces variantes surfant gaiement sur des rythmiques downtempo qui, moins évidentes aujourd’hui (« Waiting Man »), n’auraient pas fait frissonner grand monde si elles avaient été resservies à l’identique

« 3 At Last », confirmant l’omni présence du chant, marque plutôt un bel effort de composition, au point de s’inscrire parmi ces albums pop, légers, naïfs et trans-générationnels, qui coulent comme du petit lait, et sonnent résolument modernes sans jamais froisser les âmes et les oreilles sensibles. Et cela, bien que les mélanges de Sporto Kantes restent relativement inqualifiables, qu’ils lorgnent vers la soul (« Concrete »), le rocksteady yéyé (« Whistle »), les fameuses sixties françaises (« Slits »), la new wave (« Da Rock »), l’electro aux délicieuses chaloupes funkies (« U Are The Light »), ou qu’ils rebondissent au sein d’un même morceau (le rocksteady oriental de « Fight »). Que de titres qui, déjà, soulignent la consécration de Sporto Kantes

Mais, quatre autres viennent particulièrement enfoncer le clou. Incontestablement, on se souviendra longtemps de ce « 3 At Last » pour ce « Liquid » dansant, magnifiquement emmené par la voix de Yelena Neva qui, mariée à ce groove imparable, invite aux claquements de mains et aux dodelinements; et le folklore caniculaire de « Roma’s Life » qui ne trouvera pas moments plus adéquats que les apéros des premiers soleils. Mais plus que tout encore, Sporto Kantes s’offre deux pépites indélébiles, deux hymnes redoutables, deux véritables tubes, deux brûlots festifs qui n’ont pas fini de distiller leur bonne humeur: « Tower » avec son beat hip hop et son « 1,2, s’il vous plait, montrez ma chérie que vous savez danser » répété en boucle, et « Sick Song » à la pop sucrée et décalée, aux dangereuses embardées folkloriques, certainement le titre le plus abouti de ce disque

Comptant un ex Wampas dans ses rangs, Sporto Kantes fait définitivement mentir Didier Wampas quand celui-ci se défendait d’une attaque du duo en intitulant son dernier album « Never Trust a Guy Who After Having Been a Punk Is Now Playing Electro ». Car s’il a encore des risques de rester dans la catégorie des entités musicales injustement sous-médiatisées, Sporto Kantes accouche là d’un album totalement jouissif, la bande son idéale et rêvée des nombreuses soirées barbecue estivales qu’on attend toujours impatiemment. Et pour une fois, cette connotation n’est en rien négative. Car du fin fond de la province au Marais parisien, la France entière pourrait bien montrer qu’elle sait danser

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