15 Oct 07 Sna Fu – « Tonnerre Binaire »
[Album]
15/10/2007
(Ladilafé/Anticraft)
On aurait beaucoup à dire sur la scène métal française, mais on ne s’étalera pas de peur de froisser quelques égos démesurés. On préfèrera creuser et s’arrêter sur Sna-Fu, groupe français n’ayant rien de franchouillard, qui balance un « Tonnerre Binaire » qui pourrait bien changer radicalement la donne. Et pour cause, on aura attendu longtemps un combo qui puisse rivaliser haut la main avec les piliers du genre très souvent issus des scènes américaine et suédoise. C’est d’ailleurs sûrement dans celles-ci qu’il faut aller chercher toute l’inspiration du groupe, élevé autant aux Refused et Breach qu’à The Hives. De mémoire certes un peu fatiguée, la dernière grosse impression laissée par des musiciens de cette trempe n’a eu d’égale que lors des dernières apparitions des Suisses de Houston Swing Engine. Vous l’aurez compris, Sna-Fu fait du bruit, secoue la marmite pour éviter que les oignons collent au fond. Je me souviens encore moins d’un quintette français autant capable de s’arracher les tripes sur chaque morceau, et de les flanquer sur la table avec un sourire arrogant et ensanglanté. Une image qui ne sert pourtant pas sa cause car Sna-Fu balance une sauce moderne, ou l’intensité presque étouffante (« Transcending Reality », « Saltimbanco ») et les riffs aussi assassins (« Robotoy », « Route 66 ») qu’ils peuvent apporter d’efficaces mélodies (« Stones Of Hawaï », « Lights »), sont impeccablement relevés par un chant en anglais majoritairement hurlé, parfois entrecoupé de quelques arrêts au stand histoire de remplacer quelques cordes vocales devenues rouge écarlate. Mais Sna-Fu, entre machine de guerre et combo surhumain, repart toujours de plus belle, comme inépuisable. Ainsi, « Tonnerre Binaire » ne souffre d’aucun essoufflement et revient à se prendre un objet non identifié du poids d’un autobus sur la tronche. Et cela, en plusieurs semences. Masochistes que nous sommes, on appréciera surtout les fessées infligées par la tournure rock n’roll de « Dorian », et les variations de « Dilligence »même si toutes sont absolument bonnes à prendre. C’est dingue comme on peut subitement être fier d’être français, même avec une gueule transformée en portière et une antenne radio dans le cul..
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