11 Mai 09 Ghinzu – « Mirror Mirror »
Album
(Barclay)
30/03/2009
Si on nous avait dit, à la sortie de «Blow» en 2005, qu’il faudrait attendre quatre longues années pour pouvoir écouter son successeur, nous serions devenus fous. L’attente fut longue, mais loin d’être vaine, car avec «Mirror, Mirror», Ghinzu passe encore un cap qu’on osait à peine imaginer tant il relevait de l’utopie. Les Belges ont en effet pensé leur œuvre dans son intégralité, privilégiant une cohérence qui lie merveilleusement chacun des titres les uns aux autres, sans plus jamais passer par les quelques creux qui venaient parfois plomber «Blow». Certains parleront alors d’opéra rock, terme qui a de bon ce qu’il a aussi de mauvais: une connotation conceptuelle qui intrigue autant qu’elle peut faire fuir. Zappons donc, et préférons parler de rock, consensuel sur les bords, mais finalement incroyablement original, riche, et élégant: un décor planté dés l’entame de ce disque via «Cold Love», ouverture ou une basse monstrueuse tire les ficelles d’incursions électroniques, de guitares indispensables bien tapies en fond de cours, de changements de rythme incessants, et de mélodies efficaces. Dés lors, Ghinzu entre dans la cour des plus grands, et le confirme sur «Take It Easy», premier single à la pop plus posée qui se découvre progressivement jusqu’à ce que retentissent ses trompettes. Puis il sonne le départ d’une passionnante déclinaison de la pop music, allant de brillantes ballades baignées de mélancolie funèbre («Mother Allegra», «The Light») à quelques coups de grâce, lumineuses pulsions diverses et variées («The End Of The World», «This War Is Silent», «Kill The Surfers»), en passant par des épopées capable de réconcilier Queen et Franz Ferdinand («Mirror Mirror»). C’est donc essoufflés, dépeignés, subjugués, émus, et tous avec tous nos sens en exergue qu’on ressort d’un tel album, le troisième dont Ghinzu aura du enfanter pour être définitivement considéré comme un grand maître de la pop: un statut très courtisé à voir tous ceux qui le caresse tel un doux rêve.
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