09 Nov 11 Hyro Da Hero – « Birth, School, Work, Death »
Album
(Stereo Bang)
01/04/2011
Rap rock
Avec tout ce que les plus opportunistes ont raclé comme fonds de tiroirs durant les années 90, il y a toujours quelques irréductibles décidés à nous convaincre qu’il y a encore des choses à faire dans le mélange de rap et de rock. Hyro Da Hero en est un. Le mors aux dents et armé d’une assurance consolidée par plusieurs mixtapes à succès depuis 2007, le bonhomme sait manifestement retourner la situation à son avantage: alors que tout le monde a déserté ce crossover casse-gueule, lui clame haut et fort se foutre totalement de la mode musicale, revendiquant presque une certaine originalité désormais. Un comble dont les détracteurs du genre rêvaient à peine au moment de chercher une nouvelle cible à placer dans leur viseur.
Produit par un Ross Robinson déjà passé derrière les manettes de Korn ou Slipknot, ce premier véritable album s’applique donc à faire mentir tout le monde, sans crainte de se vautrer dans un bain de références trop lourdes pour lui. En effet, Hyro Da Hero n’hésite pas par exemple à citer Nas ou Rage Against The Machine pour situer l’auditeur: une barre placée bien haute qu’il va s’essouffler à toucher à maintes reprises sans vraiment y parvenir. On s’en serait douté. Pourtant, épaulé qu’il est par un quatuor de musiciens parmi lesquels on croise notamment Paul Hinojos (bassiste de At The Drive In, Sparta et The Mars Volta), le gamin montre plutôt une bonne volonté, et parvient à sauver sa mise par le biais d’un flow bonne école, et d’une agréable diversité musicale.
Ainsi, s’il n’est pas la révélation affichée à cause de clichés prévisibles (« We Still Popular ») ou paradoxalement de guitares parfois trop en retrait au point de sonner comme n’importe quel représentant hip hop actuel (« Grudge », « Man In My City »), « Birth, School, Work Death » ne tend pas pour autant le bâton pour se faire battre. En atteste quelques brûlots, plus nombreux qu’on le pensait, derrière lesquels Hyro Da Hero pourra sans crainte protéger sa crédibilité: « Ghetto Ambiance » aux relents hardcore, « Sleeping Giants » à la fraicheur punk-funk, « Fuck You » aux riffs efficaces, ou « Section 8 » au chaos totalement maitrisé. Reste que Hyro Da Hero a beau compter quelques bons arguments, il n’est pas encore assez armé pour enrayer l’impitoyable machine à remonter le temps. Peut être une prochaine fois.
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