25 Mar 11 Hushpuppies – « The Bipolar Drift »
Album
(DifferAnt)
21/03/2011
Rock
Un premier album qui fait un buzz, un second qui confirme, et un troisième pour tamponner Hushpuppies à l’encre indélébile dans le haut des répertoires du rock français à tendances électro, talonnant Phoenix et Jamaïca. Trois grosses et longues années après « Silence Is Golden », l’évidence s’impose que le quintet ne se reposait pas sur ses lauriers, et ne se dorait pas non plus la pilule dans son fief perpignannais. Après des tas de concerts en France et partout en Europe, il retourne en studio pour accoucher de « The Bipolar Drift », par césarienne et dans la douleur, leur label DiamondTraxx (Benjamin Diamond, Octet, Pilooski…) se voyant obligé de descendre le rideau de fer en plein processus de composition. Differ-Ant reprend donc un bébé qui étrangle les standards rock avec son cordon ombilical.
Derrière une configuration des plus classiques (chant, claviers, guitare, basse, batterie), les Hushpuppies font de gros efforts pour façonner des chansons à l’odeur sixties qui encombre juste assez nos narines pour laisser passer ces ritournelles printanières. L’album démarre sur un riff de guitare pour ados (« Open Season »), une intro musclée aux quatre premières minutes instrumentales évoluant positivement vers la voix attachante d’Olivier, qui évite d’en faire trop malgré la tentation. Le groupe ne va pas révolutionner le rock’n roll, c’est certain, mais les onze chansons ont TOUTES en elles cette efficacité qui les démarquent de celles des centaines d’artistes contemporains qui font demi-tour avant même de rentrer dans nos oreilles. En première ligne, le refrain persuasif du bluesy « Okinawa Living Wage » ou du rock à filles « Zero One » à l’innocence à peine masquée!
Mixé comme si on y était, « The Bipolar Drift » affiche évidemment des petits tubes: « Stop », morceau vieille école où on les imagine en sympas bad boys vêtus de vestes en cuir, l’enjoué « Low Compromise Democracy » sur lequel les puppies se la jouent Plastic Bertrand pour nous faire fredonner sans cesse du matin au soir. Pendant la mi-temps psychédélique qu’est « Every Night I Fight Some Giant », on a aussi le temps de se rouler dans les pâquerettes, et remonter la colline pour s’écouter un « Poison Apple » fantomatique, différent par ses synthés menaçants, sa ligne de basse autoritaire et ses envolées new wave. Ultime exemple: « A Dog Day », du déjà entendu mais qui marche à tous les coups. Et en concert, va y avoir de l’agitation aux premiers rangs…
En écoute
Manu
Posté à 21:38h, 27 marsAvec un superbe visuel de Julien Pacaud
http://www.julienpacaud.com/