Human Impact – ‘Human Impact’

Human Impact – ‘Human Impact’

Album / Ipecac / 13.03.2020
Noise indus

Pour beaucoup d’aficionados, il a d’abord fallu avaler la pilule Unsane, Chris Spencer annonçant en plein été 2019 qu’il mettait fin à l’institution noise rock qui l’animait depuis la fin des années 80, et de laquelle il ne s’était départi qu’une seule fois, en 2000, après une agression en Autriche qui lui valut une hémorragie interne et une intervention chirurgicale. Cette fois, c’est donc délibérément que le frontman new yorkais a tranché, préférant mettre un point final à l’aventure d’une vie sur la meilleure note possible.

Mais, et c’était prévisible, le bougre ne sera pas resté longtemps inactif. Très vite, il a pris son téléphone et contacté quelques acolytes avec qui il lui est souvent arrivé de croiser le fer, au premier rang desquels Jim Coleman (Cop Shoot Cop), rapidement rejoint par Phil Puleo et Christopher Pravdica, ni plus ni moins que la section rythmique de Swans. Tous maitrisant parfaitement un même langage, Human Impact délimite logiquement dès l’entame November un terrain de jeu où papillonnent à l’envie les références passées des deux leaders. Autre démonstration sur Protester, ou la noise d’Unsane permet à une mélodie synthétique d’émerger, comme sur Consequences ponctué de quelques samples sans équivoque.

Les riffs immédiatement reconnaissables de l’un s’invitent donc au sein des sonorités industrielles chères à l’autre, jusqu’à nous replonger dans les années 90, toujours plus près de Release que de Scattered, Smothered & Covered ou Occupational Hazard d’ailleurs (Protester). Et pour cause, Spencer, ici étonnamment mesuré, ne s’est jamais autant fondu dans un collectif. L’osmose est évidente, le groupe multiplie les ambiances en se relayant au front. Ainsi, quand la paire Spencer – Coleman ne squatte pas le devant de scène par son intensité décuplée (Unstable), c’est la rythmique qui vient abattre une carte plus ambiante, presque cinématographique (E605, Portrait, Respirator).

Mais pas de quoi briser le moule pour autant puisque, du début à la fin, Human Impact ne déroge pas au même tempo, voire au même schéma toujours tendu, anxiogène… apocalyptique. Un sentiment de répétition qui pourrait être le seul petit reproche qu’on puisse faire à cet album, véritable étendard de la noise qui se façonnait dans les sous sols crasseux de l’Avenue B new yorkaise durant les années 90.

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