
05 Avr 11 Hoquets – “Belgotronics”
Album
(Crammed Discs)
04/04/2011
Punk funk bricolo
Bière, frites et moules… Voilà à quoi se résume encore trop souvent la Belgique chez le commun des mortels. À ces stéréotypes s’ajoutent, chez les oreilles musicales, la classe de dEus, le charisme de Ghinzu, la douceur de Girls In Hawaii, et l’esprit festif de Soulwax. Mais, réputés aussi pour leur humour, ne manquait plus à nos voisins Belges qu’un groupe totalement décalé, un peu dingue et définitivement original, capable d’ajouter en un coup à l’arc les cordes du plaisir, de la danse, et d’une joie de vivre en tous points communicative.
Ce trublion qu’est Hoquets, c’est le flair de Crammed Discs qui l’a senti venir. Une inspiration divine qui se concrétise aujourd’hui avec la sortie d’un premier album intitulé “Belgotronics” (en hommage à Konono N°1 et à la série Congotronics initiée par le label), et qui ouvre en grand les portes d’un univers singulier, y compris quand on a habituellement que peu d’attirance pour le punk-funk bricolé. Car, si le rock ou le hip hop s’offrent quelques incursions remarquées, c’est bien de cela qu’il s’agit avec ce trio franco-belgo-américain qui, par ses instruments (les fameux “hoquets”) faits maison à base de planches de bois, de vieux câbles, de boîtes de conserve, et de divers matériaux de récupération, rappelle inévitablement nos imprévisibles GaBlé, dans un genre toutefois différent.
Définitivement drôle, frais, festif, innovant, et surprenant par la multitude de sonorités des outils qu’il emploie, Hoquets s’est investi d’une mission qu’il accomplit magnifiquement le temps des seize titres de ce premier disque: redonner à la Belgique l’image qu’elle mérite. De là, avec une naïveté voulue, toujours sur le ton de l’humour et le plus souvent paré d’un groove fédérateur, le trio déballe ses arguments en trois langues (français, anglais, flamand), aborde le confédéralisme (“3 Régions 3 Communautés), rend hommage aux spécialités locales (“Couque de Dinant” dédié à ce géant biscuit local) comme aux artistes du cru (“Béni B”), revient sur les grands évènements de l’histoire (“1815”), ou encense quelques unes de ses villes (“Brussels Is The”, “Bruges”, “Cha-Cha-Charleroi”). Vendue ainsi, avec autant de crédibilité et d’envie par ce qui s’apprête à devenir un phénomène, le Plat Pays va bientôt finir par devenir une destination de vacances très prisée…
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