01 Déc 09 Homelife – « Exotic Interlude »
Album
(Humble Soul)
06/10/2009
Folk caniculaire
Depuis son premier album chez Ninja Tune, Homelife s’est toujours présenté comme un collectif de musiciens multi instrumentistes, passant tour à tour en studio pour enrichir le noyau de chacune des compositions nées de l’imagination de ses trois mentors, Paddy Steer, Tony Burnside et Simon King. Cette fois au catalogue du plus obscur label britannique Humble Soul – uniquement pour cet album ou pour toujours? – Homelife se réduit seulement aujourd’hui au premier, qui a abordé ce « Exotic Interlude » avec la ferme volonté d’en faire un disque solo ou il jouerait donc de tous les instruments. Cet album, c’est donc un peu son tableau de maitre. Ses outils: peu nombreux et majoritairement acoustiques, quelques percussions et synthés, une guitare hawaïenne pour servir un étrange contraste. Celui d’une ambiance exotique, mot choisi par l’intéressé pour définir ce qui est autre qu’urbain (sic), ou légèreté et pureté affrontent sans crainte une tension sous jacente. A ce titre, l’idée d’une place de village coincée entre quelques hauts buildings, soufflée par Paddy Steer lui-même, ne pouvait être meilleure image pour dessiner les contours de ce « Exotic Interlude » aux charmes épineux. Homelife aligne ainsi quelques ballades folk teintées d’influences caribéennes et hawaïennes (« Everywhere », les splendides « Along The Verge » et « Lincoln Square »), voire jazz (« Sunday Streets »), sans oublier l’imprégnation pop inévitable comme chez tous musiciens anglais. Et ce qui pourrait paraitre étrange sur papier finit par sonner magnifiquement, au point de rappeler parfois les chansons caniculaires de Calexico (« Circles »). Dommage d’ailleurs que ce disque paraisse alors que pointe l’hiver. Car, bien qu’il ait assez de potentiel pour exister quelques longs mois, c’est incontestablement sous 40 degrés, à l’ombre d’un parasol et en sirotant une caïpirinha glacée, qu’il se ferait le plus apprécier.
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