18 Sep 12 Homeboy Sandman – « First Of a Living Breed »
Album
(Stones Throw)
24/09/2012
Hip hop
Une chose est sûre, on ne pourra pas reprocher à Stones Throw d’avoir lésiné sur les moyens pour préparer le terrain de Homeboy Sandman, sa nouvelle recrue dont le hip hop n’a cessé d’être rabâché dans tous les médias spécialisés ces derniers mois. Avec déjà quelques albums à son actif, et ce « First Of a Living Breed » annoncé en grandes pompes à coups de maxis et de vidéos, le Mc du Queens déboule au catalogue avec une mission qui semble lui avoir été imposée: celle d’ouvrir une nouvelle ère pour la structure californienne séduite autant par sa plume que par son flow. Pas étonnant puisque, clairement attaché à une certaine notion de qualité, le new yorkais est de ceux qui clament haut et fort qu’un Mc peut rapper sur n’importe quel sujet à condition qu’il ait du talent.
Rien de tel pour se mettre seul la pression, et se flanquer soi-même l’obligation de marier la parole aux actes. Ainsi, si la science du jeu de mot qui a fait la réputation de Homeboy Sandman ne parlera logiquement qu’aux anglophones endurcis, les autres trouveront également leur intérêt dans cet album qui brille de diversité en faisant entrer en collision l’ancienne et la nouvelle école. Fort de la multitude de flows qu’il maitrise, le new yorkais s’adapte ainsi chaque fois avec une insolente facilité au hip hop que lui proposent des producteurs comme Jonwayne ou Oddisee. Illustration dès l’entame du disque avec les sonorités 8-bit de « Rain » à mille lieux de l’ambiance festive et estivale de « Watchu Want From Me? », tous deux très différents des vaporeux « Couple Bars » et « Sputnik ».
Mais on le sait, qui joue la diversité peine aussi à faire l’unanimité. Alors qu’il ne lui faut pas plus de quatre premiers titres pour embarquer l’auditeur, Homeboy Sandman vérifie inévitablement cette règle au cours de ce « First Of a Living Breed ». En effet, il a beau conjuguer brillamment efficacité et originalité tout au long de l’album (« For The Kids », « Mine All Mine », « Cedar & Sedgwick », « The Ancient », « First Of a Living Breed »), le new yorkais aligne aussi quelques morceaux passables (« 4 Corners », « Eclipsed », « Let’s Get’Em »), comme d’autres qui, en voulant se passer de refrain, finissent plombés par une linéarité éreintante (« Illuminati », « Not Really »). Rien pourtant qui puisse empêcher Homeboy Sandman de venir frapper fort justement à la porte de cette cours des grands au sein de laquelle Peanut Butter Wolf lui a réservé depuis longtemps une place. On le sait, le bonhomme a du flair, et laisse encore ici à quiconque l’occasion de le vérifier.
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