14 Avr 08 Hitchcock Go Home! – « You Cannot Be Serious »
[Album]
14/04/2008
(Drunk Dog/Differ Ant)
Fort d’une entrée en grande pompe sur la scène indie française il y a trois ans avec son premier album « Yes You’re Dead », HitchcockGoHome! aura pris son temps avant de remettre le couvert et sortir un « You Cannot Be Serious » forcément attendu puisque censé répondre aux interrogations restées en suspens. Notamment celle d’une confirmation, « chère » à chaque second disque. La première impression viendra en tous les cas affirmer la personnalité du groupe, adepte des compositions profondes et appliquées qu’on retrouve régulièrement au sein de ce microcosme qui n’a d’autres préoccupations que le bien fait et de la qualité de la musique
S’il délaisse quelque peu l’originalité du premier album, « Odd », qui ouvre ce disque, plante un décor devenu familier, ou la mélancolie pèse et retient les légères notes de guitare qui tenteraient de s’échapper, encouragées par une rythmique maligne qui peine à choisir son camp. « A Dawn For Lanark », sur lequel apparaît Cyann & Ben, rappelle ensuite l’option du chant mixte prise par le groupe qui se laisse ici aller à des envolées électriques rarement aussi décidées par le passé. Puis, sur « Something You Can’t Hide », on retrouve plus nettement encore les ambiances de « Yes You’re Dead », notamment avec cette boucle de banjo autour de laquelle le groupe évolue, toujours attiré par ses démons électriques, comme sur le long et majoritairement instrumental « Fell Of The Grid » dans une veine plus post rock. « Pale Or Blue » a alors la bonne idée d’accélérer le rythme, de s’adonner à quelques refrains noisy de bon goût qui nous extirpent du brouillard dans lequel les Parisiens nous auront plongé jusque-là, et qu’on retournera côtoyer dés « Where You Are » et son banjo aguicheur (qui l’est encore plus d’ailleurs sur la ballade « Naked In a Crowd »)
Car, à l’image de titres tels que « She’s Drawing » et « Goodbye » sur lesquels on commence sérieusement à piquer du nez, on trouve là le principal reproche de ce deuxième album: une trop grande application dans l’orchestration, qui ôte à ce disque une spontanéité qui lui aurait été bénéfique. Du coup, HitchcockGoHome! écarte de sa route un public peu habitué à cette musique de bon élève qui en agace beaucoup. Ce qui n’enlève évidemment rien à la qualité de ce « You Cannot Be Serious », moins surprenant car moins fragile que son prédécesseur, et seulement destiné à de pointus et élitistes mélomanes
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