Hiroe – ‘Wrought’

Hiroe – ‘Wrought’

Ep / Pelagic / 08.07.2022
Heavy post rock

En un peu plus d’une décennie, le label Pelagic a sorti une flopée de disques post-rock et post-metal majeurs et ce, tout en s’efforçant de continuer à dénicher de jeunes pousses prometteuses telles que Bruit ≤ ou Hiroe (prononcer ‘Hero-Way’). Ce quintet, bien que nouveau, est constitué de vétérans issus des scènes post-hardcore et shoegaze (Japanese Sunday, Carved Up). D’ailleurs, en parlant d’expérience, le moins que l’on puisse dire est que les Philadelphiens ont su plutôt bien s’entourer, Mario Quintero (guitariste-chanteur de Spotlights) s’étant chargé de la production de ce premier EP, et Matt Bayles (ISIS, Pelican, Russian Circles, Mono, Caspian) du mixage. De quoi finir de nous décider d’aller y jeter une oreille.

Le crescendo rapide du morceau introductif Irusu débouche sur des nappes shoegaze à la fois brumeuses et granuleuses, qui nous immergent directement dans l’univers du groupe, le tout dans un format pour le moins condensé – moins de 2mn 30s montre en main. Mais rien de bien étonnant quand on sait que la devise du combo est ‘Here to Crush You’, et que le titre de l’album, Wrought, signifie ‘forgé’…

Les morceaux suivants nous transportent vers des paysages sonores qui ne sont pas sans nous rappeler If These Trees Could Talk, avec cette tendance commune à faire basculer leur post-rock en terrain plus heavy. D’ailleurs, à l’instar de leurs compatriotes, le line up d’Hiroe comprend trois guitares, chacune étant utilisée à bon escient, tantôt en son clair dopé à la reverb façon Red Sparowes, tantôt sous forme de riffs massifs rappelant ISIS (période In the Absence of Truth) ou même de murs de son shoegaze à la SOM. Le combo nuance encore un peu plus son propos sur l’outro à la 12-cordes acoustique de Everything is Fine qui évoque – pour le coup – l’intro d’And You and I (Yes). S’agissant de la section rythmique, la basse joue un rôle moteur sur les progressions mélodiques des morceaux, quand la batterie sait aussi bien se mettre légèrement en retrait que s’intensifier au moment opportun – en témoignent certains plans renvoyant au jeu d’Aaron Harris (ISIS) sur la deuxième moitié de Black Mountain.     

Ce qui frappe, en tout cas, dans la musique des Américains, c’est son efficacité : pour du rock instrumental, les morceaux sont relativement courts – moins de six minutes pour la plupart – mais pour autant, ceux-ci parviennent à nous téléporter très vite vers les plus hautes couches atmosphériques pour nous y maintenir un bon moment. De quoi peut-être réussir à faire changer d’avis les plus réfractaires au post-rock et à ses compositions tirant souvent en longueur…        

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A ECOUTER EN PRIORITE
Black Mountain, Everything Is Fine

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