22 Mar 12 High Tone & Brain Damage – « High Damage »
Album
(Jarring Effects)
26/03/2012
Dub
Le dub français n’en est pas à sa première rencontre. High Tone non plus d’ailleurs puisque les lyonnais en ont même fait une spécialité en ayant déjà croisé le fer par le passé avec Zenzile, Kaly Live Dub, Wang Lei ou Improvisators Dub pour un résultat toujours remarquable et remarqué. Il était donc logique que, à un moment donné, le combo s’allie le temps d’un disque à Brain Damage, autre acteur historique du genre. Ainsi, « High Damage » refait tourner les turbines à basses à plein régime, et perpétue dignement la tradition.
Le constat est le même chaque fois qu’on se lance tête baissée dans l’écoute d’un disque dub made in France: on pense avoir déjà tout entendu de ses multiples déclinaisons, pourtant il est difficile de tourner les talons dès lors qu’on commence à doucement se laisser bercer par ses ambiances hypnotiques. A la fois confortable et massif, « High Damage » avance ainsi dès l’introductif « The Dawn » en territoire souvent arpenté, nous replonge dans un climat familier, presque rassurant, rajeunissant même pour les plus nostalgiques d’une époque ou l’on proclamait le novo dub au rang de fierté nationale.
Les repères et automatismes retrouvés, High Tone et Brain Damage laissent ensuite se confronter leurs approches respectives pour donner naissance à un dub au mélange de couleurs sombre, seulement délimité par ses vrombissements rythmiques. Bien qu’elle peine parfois à convaincre du fait d’un certain manque d’originalité (« Stereovision ») et du recours à quelques poncifs prévisibles (la connotation jamaïcaine amenée par la voix de Zeb McQueen sur un « Shake Up » qui aurait largement mérité de rester muet), la troupe peut néanmoins toujours compter sur sa constante efficacité pour reboucher les trous (« Brain Tone ») et détourner l’attention quand un groupe prend le pas sur l’autre (« I Did My Time »).
A moins qu’elle excelle et ne touche du doigt l’apogée de la mutualisation de ses talents, comme c’est le cas une fois l’interlude « The Midday Sun » passé à mi-course. Dans sa course en effet, la suite opposera régulièrement consonances indus plus abruptes et violentes (« Nuclear Ambush »), quelques tentatives de rapprochement avec le dubstep (« Watching You »), et invitations à la transe sur d’intenses cavalcades (« Dub On Tune In », « Zzz »), révélant par la même occasion le véritable coeur de ce High Damage qui ferme la parenthèse sur « The Dusk », un final baigné d’autant de magnificence que de regrets tant sa perfection se fait trop tardive. Peut être de quoi donner à High Tone et Brain Damage l’envie d’approfondir en s’en servant de point de départ.
En écoute
No Comments