01 Déc 07 Hi Tek – « Hi-Teknology vol3 »
[Album]
01/12/2007
(Babygrande/Import)
Comme beaucoup de producteurs US, Hi-Tek semble faire de plus en plus de compromis. Tout comme Kanye West, 9th Wonder, il semble vouloir accrocher le grand public et n’hésite pas à proposer des titres de plus en plus hétéroclites, se diversifiant à l’extrême. Ce troisième volet des « Hi-Teknology » est certainement celui qui se dirige le plus dans cette direction, aux risques de perdre pas mal de fans en route.
L’intro mettant en scène un accouchement, semble t-il dans la douleur, résume parfaitement la sensation que nous procure cet album. Un projet né de la difficulté de vouloir en faire trop, de forcer son talent. On en trouve ici pour tous les goûts, jusqu’à l’écoeurement: des inspirations nu-soul (« Know Me » feat Jonell, « Life To Me » feat Estelle), un remix de « Step Ya Game » (hymne r’n’b des dancefloor chics) avec Dion et les Little Brother définitivement dans tous les mauvais coups, et des tubes « clés en mains » (« Back On The Ground » feat Riz, Dion et Sean Kingston). Heureusement que des titres tels que « My Piano » (feat Dion, Ghostface Killah et Raekwon), ou « Time » (feat Talib Kweli) nous rassurent quant à ses capacités à nous proposer un style qu’on lui connaît d’habitude. Reste qu’on a légèrement l’impression d’être branché sur la playlist d’une radio quelconque, avec quelques passages intéressants, mais rien qui accroche vraiment l’auditeur. Sauf peut-être quand vient « Come Get It », version instrumentale où sur le même thème, il varie les beats, un peu dans un esprit compétitif, frôlant même la suffisance. Le but n’étant pas atteint, on a plutôt l’impression que le bonhomme cherche là à se rassurer. Mauvais signe
Pas la peine de s’éterniser sur ce projet insipide qui n’a de valeur que le nom de celui qui en est à l’origine. Ce disque trouvera peut-être sa place chez les rappeurs propriétaires de 4×4 ou de SUV dernier cri, mais certainement pas chez les authentiques supporters du natif de Cincinnati Ohio. On imagine pourtant mal Hi-Tek en rester là, et on espère retrouver au plus vite celui qui nous avait fait vibrer en produisant pour Blackstar, Mood en 1997, et, sous le nom de Reflection Eternal avec Kweli, trois incontournables au panthéon du hip hop américain
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