17 Août 10 Hellsent – « False Profit »
Album
(Galapagos 4)
17/08/2010
Classic hip hop
Malgré toutes les belles promesses affichées par « Rainwater« , un premier album solo sorti en 2006, il aura fallu quatre ans à Hellsent pour remettre le couvert et confirmer tout le bien pensé à l’écoute de sa première salve partagée entre velléités classiques et avant gardistes. Incontestablement, ce « False Profit » laisse cette fois la part belle aux basiques du genre, notamment ceux colorés depuis des lustres par une scène hip hop de Chicago qui n’en finit plus d’imposer sa patte. Le Mc, échappé de son groupe Outerlimitz, y contribue d’ailleurs amplement. En marge des tendances actuelles, son flow impose un sentiment d’urgence à un registre qu’il a voulu des plus authentiques, comme pour prendre ses distances avec le matérialisme, la superficialité et les illusions largement décrites et surjouées par ses homologues. Hellsent revient plutôt aux caractéristiques de la belle époque, quand les rappeurs avaient quelque chose à dire, demandaient plusieurs écoutes pour être totalement compris, que les beatmakers (ici Max, Fifth Element, DJ Alo, et Loose Cannon) n’y allaient pas de main morte, quitte à rendre l’oeuvre moins digeste que les albums de la concurrence, aujourd’hui vite avalés. Exécution parfaite avec des titres comme « Number 9 », ou « Silver Dollar » de prime abord facile en reprenant le thème archi-grillé de Midnight Express: un flow, un sample, un beat, et rien de plus qui ne vienne dénaturer une matière première réduite, mais qui a longtemps fait ses preuves. Sans plus d’attente donc, les exemples ne manquent pas quand il s’agit de saluer ce retour aux sources salvateur n’écartant jamais la diversité indispensable à tout bon album: de « False Profit » et « Radio Inactivity » comme tout droit venus des ruelles sombres de Brooklyn, aux chantants « Insanity » et « This Road », Hellsent s’amuse à redonner ses lettres de noblesse à un hip hop classique qu’on aime constamment redécouvrir (« For The City », « Sun God »). Et il y parvient, avec comme avenir pressenti de ne pas plus faire parler de lui qu’il y a quatre ans: un triste sort qui veut dire beaucoup chez les puristes.
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