Harlem – ‘Oh Boy’

Harlem – ‘Oh Boy’

Album / Female Fantasy / 15.02.2019
Indie pop


Il aura fallu seulement deux ans et autant d’albums à Michael Coomers et Curtis O’Mara pour faire de Harlem autre chose qu’un quartier new yorkais en pleine gentrification. C’était au passage de la décennie 2010, il y a longtemps déjà, assez pour faire remonter en eux cet arrière-goût de trop peu qui les a amenés à ressusciter leur duo en 2017 à l’occasion de quelques concerts et d’une reprise enregistrée de Lana Del Rey (Cola). De quoi rallumer la flamme, et se remettre à composer en vue d’un nouvel album.

Oh Boy est désormais là, entre nos mains, avec une surprise de taille : alors que les deux montaient dans le train des précurseurs du revival garage avant même que Ty Segall et consorts inondent les playlists, ils reviennent aujourd’hui plus intimistes et introvertis, meilleurs musiciens aussi, comme si leur musique n’était plus forcément destinée à alimenter la joie de vivre de ceux qui l’écoutent. A ce titre, O’Mara précisait d’ailleurs récemment ‘avoir joué beaucoup de musiques, mais que celles fonctionnant le mieux pour lui et suscitant la meilleure réponse du public restaient les chansons d’amour plutôt douces‘. Tout était dit.

Différent, plus mature et romantique, mais pas moins talentueux ni passionnant, Harlem fait donc un gentil pied de nez aux fans qui attendaient une suite de Free Drugs et Hippies, en les laissant fouiller dans les bacs des disquaires pour la trouver chez d’autres. Fidèle à ses envies du moment, le duo préfère ralentir le rythme et aligner ici une douzaine de ballades pop aussi charmeuses qu’aérées (Blonde On Blonde, Cry Now Cry Later, Oh Boy), composées dans l’assise moelleuse d’un canapé. Alors que les claviers offrent un peu de répondant aux guitares d’antan (Dreams is Destiny, Click Your Heels), Beatles, Velvet Underground et Rolling Stones – influences de toujours autoproclamées par O’Mara – font plus que jamais surface (Me And The Boys), et s’immiscent dans les quelques coups de maître de l’album, tous dictés par des mélodies à tomber par terre (Queen of Mosquitos). Il faudra donc s’y faire : chez Harlem, le génie n’est plus là où on l’attend.

ECOUTE INTEGRALE

A ECOUTER EN PRIORITE
Dreams is Destiny, Cry Now Cry Later, Oh Boy, Queen of Mosquitos


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